le pouvoir du mot « merci »

L’apanage de l’esprit critique, sport national français, risque de nous faire oublier l’importance de ce simple mot au pouvoir plus important qu’il n’y paraît : merci.
Dans le cadre du cycle Valoriser le capital humain, nous avons eu la chance, à Bordeaux, de recevoir la psychologue Florence Servan-Schreiber, qui a longtemps étudié aux États-Unis la psychologie positive.
Première remarque : être capable de dire merci, donc être attentif à ce qui va bien, demande un effort, car l’être humain est beaucoup plus sensible à ce qui ne marche pas.
En effet, dans les temps primitifs, lorsqu’il fallait se garder de l’attaque des grands carnivores, l’homme se référait à son cerveau reptilien, réagissant toujours d’après trois registres : la fuite, la dissimulation ou l’attaque.

Florence Servan-Schreiber ©JM Laugery

 

Dans toute situation, il faut donc chercher à détecter des bénéfices et chercher à faire des choses nouvelles, même de petites choses, car l’être humain a cette capacité à s’habituer à tout.
Florence Servan Schreiber nous raconte cette expérience réalisée auprès de deux groupes de médecins : l’un que l’on met dans un état d’esprit positif ; l’autre, qui est un groupe témoin.
Les médecins, qui ont été mis dans un état d’esprit positif, ont utilisé 30% de plus leur potentiel de créativité par rapport au groupe témoin, tout en gardant leur précision.
Quelle a été l’origine de ce conditionnement positif ? on avait distribué à chacun d’eux une sucette !
A l’inverse, une personne de mauvaise humeur est dépourvue de créativité.
Le chercheur en psychologie Marcial Losada a constaté que les équipes qui réussissaient, étaient celles qui recevaient trois fois plus de compliments que les autres.
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Robert Emmons, professeur de psychologie à l’Université de Californie, a voulu mesurer les effets de cette reconnaissance.
Avec son collègue Michael McCullough, ils ont fait appel à plusieurs centaines de personnes qu’ils ont divisées en trois groupes. Le premier tenait le journal de ses expériences quotidiennes; le deuxième, seulement des expériences désagréables; tandis que dans le troisième, chacun devait dresser la liste des événements dont il pouvait être reconnaissant.
Dix semaines plus tard, ce dernier groupe présentait l’état général le plus positif, enthousiaste au quotidien et optimiste sur l’avenir. Mieux encore : ces personnes signalaient moins de soucis de santé et prenaient davantage soin d’elles-mêmes, notamment par la pratique d’activités sportives. Robert Emmons a aussi constaté une baisse du niveau de stress, une meilleure qualité du sommeil, une plus grande détermination, une performance accrue et une chute du risque de dépression.

C’est pourquoi, parmi les rituels de la gratitude, Florence recommande de nommer (ou de noter) les 3 évènements positifs que l’on a vécus dans la journée.

Une expérience qu’elle a immédiatement appliqué dans son environnement de travail et à sa propre famille et qui porte encore du fruit.

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