Devant 200 directeurs de magasin de Cultura, le philosophe Vincent Cespedes, sollicité par le CECA, s’exprimait sur un sujet à la fois stratégique et peu abordé dans l’entreprise : la relation à l’autre.

Aborder un tel sujet n’est pas étonnant de la part de l’entreprise culturelle à la signature :  » l’esprit jubile !  » et un jeune auditoire de 200 directeurs de magasin écoutait religieusement…

Sujet stratégique, car bien des entreprises dirigées par des financiers ne se rendent pas compte de l’importance de la relation humaine dans la performance de l’entreprise : la qualité de la relation humaine entre les salariés, avec le management, les clients et les autres parties prenantes de l’entreprise, n’a jamais été mesurée dans le compte de résultat ou la liasse fiscale ; et pourtant, on sait à quel point elle est importante dans l’efficacité de ceux qui y travaillent…

Vincent Cespedes (portrait)

ondes de charme, ondes de choc

Dans l’entreprise comme dans notre vie privée, nous sommes traversés par des émotions, positives ou négatives.

Vincent Cespedes les nomme : « ondes de charme » et « ondes de choc ».

Charme : votre fils, qui pensait avoir échoué son épreuve de bac de Français, vous annonce qu’il a eu finalement un joli 15/20.

Choc : vous étiez sûr d’avoir rendu la meilleure proposition en réponse à un appel d’offre important (avec un de vos bons clients) et vous recevez un courrier vous annonçant qu’un autre, moins cher, a été choisi.

L’onde de charme, comme la décrit très bien Vincent Cespedes, est comme une vague, elle vous submerge, elle vous inonde et elle continue sa route.

« charmé », irradié par cette bonne nouvelle, vous ne pouvez faire autrement que de propager cette onde bienfaisante autour de vous, pour le plus grand bien de vos proches, puis, des proches de vos proches.

L’onde de choc se développe malheureusement de la même manière…

Pour le philosophe, recevoir et transmettre à la fois des ondes de charme et des ondes de choc est parfaitement normal ; il faut être simplement vigilant à ne pas être trop débordé par le choc.

Vincent a d’ailleurs développé une application smartphone très simple, « Deepro » https://itunes.apple.com/fr/app/deepro/id1111270608?mt=8 , qui permet de mesurer, en temps réel, notre rapport onde de charme/onde de choc ; l’essentiel est de se trouver avec un crédit légèrement positif en onde de charme…

 

Quelques morceaux choisis :

La rencontre : une transformation.

Le sens de la relation, c’est de rencontrer l’autre et de me transformer à son contact : la relation à l’autre est toujours une relation d’influence.

La plus grande des menaces chez l’autre, c’est ma propre souffrance : c’est ce qui m’empêche de communiquer avec l’autre de façon harmonieuse.

 

Relation humaine/relation virtuelle.

Vincent Cespedes n’oppose pas l’Homme et la technologie ; pour lui, l’Homme va s’hybrider avec la technologie : cela a d’ailleurs déjà commencé avec le smartphone au bout des mains (voir les références à ce sujet de Michel Serres dans « Petite Poucette » : https://ceca.asso.fr/cooperation/michel-serres-a-la-une )

 

Le négatif doit s’exprimer

Tout le négatif, toute la violence, s’exprime dans le virtuel (regardez la violence des débats sur internet sur des sujets de société comme le mariage pour tous !)

Vincent Cespedes constate que l’entreprise, elle, s’est sur-moralisée, elle a tendance à nier la violence.

Il faut ménager une possibilité à la souffrance de s’exprimer dans l’entreprise et la canaliser.

2 réponses sur « L’onde de charme de Vincent Cespedes »

Cet article m’intéresse car la relation à l’autre, pour moi est très importante. Savoir gérer nos « ondes de charme » et nos « ondes de choc », comme le dit Vincent Cespedes, c’est en quelque sorte garantir son entourage. Par exemple quand nous avons nos émotions d’ordre « d’ondes de charme » cela crée une atmosphère positive et inversement pour les émotions d’ordre « d’onde de choc ». Au sein d’une entreprise il est donc normal de recevoir et transmettre nos bonnes ou mauvaises ondes tout en étant vigilant comme le dit si bien le philosophe. Quand Vincent Cespedes déclare que les entreprises, aujourd’hui, sont sur-modalisées et qu’elles ont tendance à nier la violence je suis d’accord dans le sens où les entreprises ne font pas de prévention sur ce sujet ou autre, mais en même temps je ne suis pas complétement emballée par cette affirmation. Je pense qu’en 2018 les entreprises sont capables de canaliser ou d’extraire des débordements possibles et de prendre conscience des violences possibles (sur les réseaux ou autres moyens de communication).

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