Comme tout le monde, ou presque, à l’approche de Noël, je me suis retrouvé dans un centre commercial pour chercher frénétiquement des cadeaux destinés à mes proches : l’exercice, convenons-en, est en général d’une difficulté proportionnelle à l’amour/amitié que l’on porte au récipiendaire du futur cadeau…si on le trouve !

Redoutant ce passage obligé mais dont la finalité n’est pas contestable -faire plaisir à un être cher- je fais
partie des tous-derniers retardataires et fais mes achats dans les derniers jours, voire dernières heures qui précèdent Noël.

C’est donc fatalement à un magasin aux foules compulsives, aux vendeurs fatigués, aux rayons déjà dévalisés que je me heurte…

Et pourtant, mes souvenirs de Noël ont toujours été associés à des évènements plutôt heureux : heureux depuis l’âge de mes plus jeunes enfants (2 et 5 ans) : l’attente pleine d’espoir, de merveilleux trains électriques, de superbes déguisements de cow-boy, d’ingénieux Meccano… jusqu’aux Noël post-ados, où j’avais l’habitude de prêter main forte à des cousins qui organisaient à Paris un Noël pour les « personnes âgées ».

Ce Noël-là est peut-être celui qui revêt pour moi le plus de sens : une fête religieuse qui est une occasion de se rapprocher des autres, de donner un peu de son temps, de faire plaisir à des gens isolés.

Tôt dans l’après-midi, il fallait installer la salle d’école pour recevoir 2 à 300 personnes âgées : transbahuter des estrades pesant chacune un âne mort (!), des centaines de chaises venant de 4 étages différents, monter une sono et une véritable scène de théâtre (car il y avait aussi un spectacle que nous avions maintes fois répété !).

Puis à 18 heures, à la manière de taxis privés, nous allions chercher nos « vieux amis » comme on les
appelait, pour les conduire au lieu de fête.

Venait ensuite la traditionnelle messe de minuit (qui, pour des raisons pratiques, commençait à 20 heures!), célébrée par un aumônier tonique, du même âge que ses ouailles, au son d’une chorale d’étudiants à 2 voix.

Puis c’était le temps du repas, minutieusement préparé par une autre équipe de bénévoles, servi par des
étudiants-maîtres d’hôtel  et des étudiants-sommeliers…

Mais le moment que je préférais, pour lequel j’avais répété en sortant du travail, seul puis en groupe, c’était le café-théâtre !

Chaque groupe d’amis, de cousins, répétait depuis des mois, qui, un sketch, qui une chansonnette (en play-back, s’il le fallait !), qui un mime, occasionnant d’excellents moments et qui faisaient souvent mouche auprès des vieux amis.

L’eau ferrugineuse de Bourvil,  Sens dessus-dessous de Raymond Devos, Allo Maman bobo (Voulzy ?) ou Télémagouilles ont ainsi fait pleurer de rire des assemblées entières de vénérables septua et octogénaires ! … nous donnant également l’occasion de passer nous-mêmes, avec eux et entre nous…une veillée de Noël…pleine de sens.

23 décembre 2010, 19h57… comme l’an dernier, je n’ai pas commencé la course aux cadeaux, mais je souhaite à chacun, chacune d’entre vous, un Noël plein de joie et surtout…plein de sens !

Note: Devos, c’est encore mieux en « live » … cliquez sur le lien:link