Dans La petite fille et la balançoire, la journaliste Frédérique Bedos nous raconte une vie peu commune :
Petite fille, elle est élevée par une mère aimante, mais qui sombre inexorablement dans la maladie mentale.
Elle est accueillie par une famille du nord, famille extraordinaire, qui adopte des enfants dont personne ne veut : Younouse, un jeune Mauritanien de six ans ; Quentin, trois ans et demi, Helen, puis Cathy, une petite fille sourde de quatre ans, maltraitée par ses parents, qu’il a fallut apprivoiser, mois après mois.
D’autres enfants ont suivi, certains simplement de passage, d’autres, rejoignant cette fratrie multi-ethnique.
Pour Marité et Michel, fondateurs de cette Arche de Noé des temps modernes, l’amour n’a pas de limite ; un jour, ils réunissent leurs enfants pour un vote inédit : sont-ils d’accord pour que Pierre-Vincent, trois ans, vienne vivre avec eux, sachant qu’il aura besoin d’une attention particulière, puisqu’il est né sans bras et sans jambes ?… »
Les enfants ont une réaction inédite : ils partent chercher une de leurs poupées, lui retirent les bras et les jambes et en viennent à la conclusion, que, même comme cela, un bébé est un bébé !
Pierre-Vincent rejoindra donc la maisonnée.
Frédérique évoluera ainsi, entre famille d’accueil et vie chaotique avec sa mère, trouvant un refuge salvateur dans ses études.
Brillante, elle obtient son bac à seize ans.
Etudiante, elle est repérée par un producteur américain et entame une carrière fulgurante aux Etats-Unis puis en Grande-Bretagne et en France, où elle devient une des animatrices vedettes de la télévision.
Mais cette vie effrénée, où elle court de succès en succès, ne peut l’empêcher de ressentir un profond malaise : quel sens, quelle finalité représente cette vie ?…
Son regard de professionnelle de la télévision, vu de l’intérieur, est particulièrement intéressant :
« Plus je regarde la télé -celle que je fais, et celle que je refuse de faire- et plus je réalise qu’elle ne raconte rien de ce que j’ai envie d’entendre et de voir.
Rien de la réalité qui a marqué ma vie, à moi : de belles personnes, discrètes et modestes, qui transforment le monde, discrètement et modestement.
Rien de la vraie beauté des choses, et surtout des humains.
Je commence à rêver d’un autre monde, comme dans la chanson.
Un monde où les média ne seraient plus ce miroir aux alouettes, et aux oiseaux de mauvais augure, mais aussi le reflet de ce qui nous rend plus forts et plus beaux ; de ce qui nous élève et nous libère de toute la misère, même clinquante de paillettes et de la haine qui tournent en boucle sur nos écrans. »
« J’ai commencé ma nouvelle vie en même temps que commençait l’énorme crise économique qui secoue notre monde.
Plus les télévisions nous bombardent d’images de souffrance, d’hostilité, plus les annonceurs déploient de subterfuges pour nous vendre du rêve clinquant et nous faire croire que consommer est la seule manière d’être vivant, et plus nous avons besoin d’avoir accès à autre chose ».
Cet « autre chose », c’est le Projet Imagine que Frédérique décide de créer, pour mettre en scène des histoires de héros anonymes, des histoires qui contribuent à changer le monde.

Frédérique sera présente le 28 août pour nous parler du nouveau sens de sa vie et du projet imagine;

www.leprojetimagine.com

photo couverture: J Marie Laugery – Université Hommes-Entreprises

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