Le 15 janvier dernier, à l’initiative d’Olivier Roquain, nous sommes une trentaine réunis autour de Philippe DESSERTINE, directeur de l’Institut de Haute Finance (IHF), professeur d’économie à Paris X et … brillant économiste, pour un éclairage sur la crise économique.
L’Europe vit au-dessus de ses moyens depuis 20 ans…
En 1989, la chute du mur de Berlin et l’ouverture vers les pays de l’est marquent un tournant dans la mondialisation.
Pour nous, occidentaux, la mondialisation signifie qu’il va falloir partager la galette avec d’autres : les pays émergents
Durant la période 1990-2000, le monde vit une période de croissance exceptionnelle.
Mais l’intégration des pays de l’est et la mise en place de l’Euro vont coûter 1 à 2 points de croissance par pays.
Or, pour les politiques, il est proprement impossible d’annoncer à leurs électeurs une baisse de leur pouvoir d’achat…
On va donc utiliser la dette pour maintenir la consommation.
A partir de l’an 2000, Allan Greenspan va baisser les taux d’intérêt (alors que la richesse du pays diminue…) avec une idée pratique : que chaque Américain devienne propriétaire.
Les conditions sont trop belles : le foyer moyen peut acquérir une maison payée à 100% par le crédit ! avec très souvent une possibilité de remboursement in fine…
Tout le monde se précipitant sur ces conditions, l’immobilier grimpe, les maisons prennent de la valeur et les acheteurs sont de plus en plus nombreux.
Beaucoup de monnaie créée sans produire de richesse aurait dû conduire au krach à brève échéance…
Celui-ci est évité grâce à la Chine qui achète massivement des dollars, permettant aux Américains de dépenser… en achetant du « made in China » ! (Elle a actuellement 2200 milliards de dettes en dollars !!!) soit la production d’une année entière…
En 2005, les Chinois produisent de plus en plus avec un risque de surchauffe.
Les Américains augmentent alors leurs taux pour éviter que l’immobilier ne baisse…
En parallèle sont apparus des « hedge funds », fonds spéculatifs non réglementés, permettant d’emprunter à taux bas avec des possibilités de rémunérations – et de risques- très élevés.
Les achats de hedge funds se sont propagés petit à petit dans toutes les banques, contaminant les banques traditionnelles avec des produits spéculatifs…
C’est cela qui va amener la crise des subprime.
Le 1er krach a lieu en mars 2008 avec la faillite de Bear Stearns, une des plus grandes banques d’investissement américaine.
Le 2ème pic est la faillite de Freddy et Fannie, grosse société de crédits hypothécaires, le 1er week- end de sept 2008.
L’état américain se porte caution pour 5 000 milliards de dollars !!
Le 2ème w-end, nouveau tremblement de terre avec la faillite de Lehmann Brothers, une des plus grandes banques d’investissement multinationale (CA de 46 milliards en 2006) .
A chaque fois, il faut trouver d’urgence un repreneur…
Bref, l’économie mondiale est passée bien près d’un véritable cataclysme…
La plupart des pays riches ont vécu au-dessus de leur moyen : les Etats-Unis, mais aussi la France, qui a laissé courir de façon totalement irresponsable le déficit de l’Etat.
Bref, Philippe Dessertine nous recommande une cure de rigueur, un adjectif dont il va bien falloir s’accommoder… et nous promet – dans son nouveau livre : « Ceci n’est pas une crise » (éditions Anne Carrière) une société qui pourrait être plus juste et équitable, si nous acceptons de nous retrousser les manches !
Tour à tour grave, sérieux, enjoué, Philippe Dessertine nous a fait passer une excellente soirée, en nous faisant revivre ces incroyables évènements au travers des yeux et des paroles des principaux protagonistes, qu’il rencontre entre Paris, Londres et New-York.
Il sera présent bien sûr à notre 15ème Université Hommes-Entreprises sur la confiance, les 26 et 27 août 2009.