« L’engagement : le pont d’Arcole, le jazz et le management »

 

Patrick Lemattre, Professeur au Groupe HEC

Concurrence mondialisée, éloignement des centres de décision réels, primauté du financier, individualisation des comportements, délitement du lien social, doute sur le sens de l’action…, la liste est longue des hypothèses avancées pour expliquer la crise de l’engagement qui traverse aujourd’hui notre société.

 

Dans l’entreprise, cette crise de l’engagement touche, à des titres divers, les trois générations qui constituent le corps social : la génération du baby-boom, désormais proche de la cessation des activités professionnelles, qui cherche à optimiser l’utilisation du temps restant ; la génération des 18-30 ans, plus centrée sur le concept d’entreprise de soi, manifestant un comportement parfois paradoxal quant au partage d’un projet collectif ; la génération intermédiaire, seulement au milieu de son parcours professionnel et déjà préoccupée par le maintien de son employabilité.

 

Quelles démarches mettre en œuvre pour assurer une convergence entre les projets de plus en plus individualisés des personnels et l’ambition collective de l’organisation ?

Globalement, les entreprises ont toujours axé leur management sur un mélange entre deux conceptions : la vision horlogère, ensemble de règles, de normes, de procédures, de structures, qui permet d’assurer la cohérence de l’organisation et à chacun de se situer dans l’entreprise ; le sentiment tribal, fondé sur la relation, l’affectif, le partage de valeurs, la recherche d’une identité collective.

 

Peut-on imaginer d’autres formes d’organisations qui, sans remettre en cause ces deux types de management – par la règle et par la relation –, permettrait de favoriser davantage l’engagement ? L’analogie avec le fonctionnement d’un orchestre de jazz peut fournir quelques éléments de réponse.

Le jazz est en effet représentatif de nombreuses problématiques actuelles : 

  • C’est une musique en mutation permanente, un univers de création et non de pure répétition
  • C’est l’expression même de la biodiversité : né d’une confrontation entre les rythmes africains et la musique occidentale, il a toujours évolué en captant les courants musicaux multiculturels
  • C’est un art qui reflète quelques tendances lourdes de nos sociétés : le passage du simple au complexe, le glissement du collectif vers l’individuel, le difficile équilibre entre la créativité fondée sur la liberté et le lien social avec ses règles
  • C’est une musique de l’instant, de l’éphémère, qui produit une relation originale entre un « fournisseur », le jazzman, dont l’objectif est de donner du plaisir, et le « client », le spectateur, qui est en même temps acteur
  • C’est un univers d’émotion, où le ressenti prime avant tout, où les notions de disponibilité, d’harmonie, de sensualité, de rythme, sont essentielles.

 

Sur le plan opérationnel, est-il possible de dégager de cette analogie quelques pistes d’action ?

Patrick Lemattre intervient ce jour, 25 août à 14h15 au Château Smith Haut Lafitte dans le cadre de l’Université Hommes-Entreprises

2 réponses sur « Le pont d’Arcole, le jazz et le management »

En qualité de « Littéraire », convaincue de la valeur et de la force des mots… « Gestalt Praticienne », assurée d’être dans la co-création permanente dans une approche holistique des Etres et de
leurs relations…, « Coach » au service des Organisations et des Personnes qui les constituent… et en tant que… « moi ».. Je voulais partager la seule formule de calcul (!!) qui me soit
restée…

E = MC3

Traduction… : E (Energie, Engagement ou Envie) = Motivation x Coeur x Courage x Conviction…

Je voulais dire toute mon admiration aux intervenants de ces journées ( je n’ai pu hélas, n’assister qu’à l’après midi du 25 août) et leur adresser un immense MERCI pour la qualité de leurs
interventions !

Bien à vous (tous)

I.G