Voici quelques lignes écrites par la philosophe Cynthia Fleury, en amont de son intervention à la 19ème Université Hommes-Entreprises.
« Il existe, de nos jours, une forme de découragement généralisé, ressenti particulièrement dans le monde du travail. Les gens tombent malades, deviennent dépressifs alors qu’ils n’ont pas de fébrilité initiale. Certains vont même jusqu’au suicide.
Ce malaise est directement lié, bien sûr, au retour et au renforcement de la précarisation. Mais il faut rajouter à cela, une précarisation morale, si j’ose dire, dans la mesure où l’on assiste aujourd’hui à un désaveu des valeurs, qui sont renversées, falsifiées par l’ordre néolibéral ambiant. L’hyper rentabilité, la performance et l’individualisme sont portées aux nues, alors que nos humanités nous ont appris à relativiser aussi tout cela, et à chercher davantage la plénitude, l’individuation, et une liberté articulée à l’égalité.
Or rien n’est moins vrai, psychologiquement parlant, que l’obsolescence de ces valeurs. Les individus et les sociétés croient qu’ils vont pouvoir être les passagers clandestins de la morale, que la lâcheté est plus « payante » que le courage… Ma thèse c’est qu’ils se trompent, et qu’au contraire, pour l’être humain, et pour les sociétés – donc tant pour la psyché individuelle que la psyché collective –, le prix de la lâcheté et du renoncement est beaucoup plus cher à payer que le prix du courage. Elle fabrique de l’érosion de la personne, de l’isolement et met en danger les structures collectives. »
La suite, le mercredi 28 août à 11 heures, à Smith Haut Lafitte!
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