Décembre 1945 – Une jeune religieuse se fraye hâtivement un chemin dans la neige, au cœur de l’hiver polonais.
Bravant le secret de son couvent, elle cherche du secours dans le village le plus proche…
D’abord réticente, Mathilde, une jeune interne française accepte de l’accompagner.
Ce qu’elle découvre dans ce couvent la laisse sans voix : plusieurs des religieuses sont enceintes… le terrible secret lui est dévoilé quelque temps plus tard : elles ont été violées par les troupes soviétiques.
Mathilde prend beaucoup de risques pour aider ces religieuses à accoucher, car si la nouvelle venait à s’ébruiter, les autorités fermeraient le couvent.
De leur côté, les religieuses doivent transgresser les règles – écrites et non écrites- de leur couvent et répondre à cette question au cœur de leur engagement : comment se confronter à la maternité lorsqu’on s’est engagée à dédier entièrement sa vie à Dieu ?
Est-on libre de son destin?*
Dans ce très beau film, basé sur une histoire vraie, la réalisatrice Anne Fontaine pose une question que se posent de nombreux chrétiens : comment garder la foi face à des faits aussi terribles ?
Comment Dieu peut-il laisser une telle barbarie toucher des femmes qui ont librement décidé de lui consacrer leur vie ?
Anne Fontaine ne donne pas la réponse, mais elle invite chaque spectateur à se faire sa propre opinion, notamment grâce à la confidence de Maria, une des religieuses, à l’interne, Mathilde :
« La foi, c’est vingt-quatre heures de doute et une minute d’espérance ».
Une autre question qui se pose, c’est le scandale du viol des femmes pendant la guerre.
Anne Fontaine a fait des recherches :
Dans le couvent, théâtre de son film, 25 religieuses ont été violées par les militaires soviétiques, parfois plus de 40 fois d’affilé !
Parmi elles, seules 5 ont survécu, enceintes.
Pourquoi tant d’impunité ?
La réponse est terrible : ces viols étaient autorisés par leurs supérieurs en récompense de leurs efforts pendant la guerre !…
Combien de fois les femmes ont été considérées comme un simple butin de guerre ?
La libération de la France a, certes, été due en grande partie à l’héroïsme des GI’s, mais il a été, lui-aussi, entaché par de nombreuses scènes de viols sur les Françaises.
Des textes de propagande américains dépeignaient la France comme un bordel génial habité par 40 millions d’hédonistes !
Marie-Louise Roberts, historienne américaine, rapporte que 152 soldats ont été poursuivis en justice pour viol, dont 130 Noirs, signe du racisme de l’armée américaine, mais aussi des Français. **
La situation était encore pire dans l’Allemagne occupée de 1945…
Voilà en tous cas un beau film qui fait réfléchir…
* « Acteur du changement, maître de son destin », sera le thème de la 22ème Université Hommes-Entreprises organisée par le CECA les 25 et 26 août 2016, au château Smith Haut Lafitte.
** Source : Marie-Louise Roberts, « des GI’s et des femmes », le Seuil.
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