Connaissez-vous la méthode : « Sornantanpis ? » annonce notre expert en négociation Laurent Combalbert, ancien négociateur du RAID, la prestigieuse unité d’élite de la police. Avant, on négociait à la Belmondo : Sornantanpis » : c’est-à -dire : « sors, (viens négocier si t’es un homme), non? tant pis, on donne l’assaut! Cette méthode donne 30% de réussite Avec les formations à la négociation, on arrive à 80% de résolution de conflits
Après une formation à Siences Po puis à l’Académie du FBI, Laurent Combalbert est entré au RAID il y est resté jusqu’en 2004, puis a été affecté à la problématique des kidnapping : 900 000 par an (officieusement) Il a rencontré Marwan Mery qui était responsable des grands comptes chez Redbull ; ensemble, ils ont fondé ADN Group, un réseau spécialisé dans la négociation complexe, intervenant dans le monde entier, formé de 90 négociateurs dans le monde et qui traite entre 220 et 250 négociations par an.
Le référentiel de négociation : c’est un listing de questions, sans réponse Une bonne négociation, c’est 70% de préparation, 30% d’improvisation. Laurent et son associé ont créé une méthode, actualisée chaque année : la méthode PACIFICAT Pouvoir Analyse du contexte Cartographie des acteurs Identification des acteurs Formation de l’équipe Influence et relation Clôture et décision Apprentissage de l’expérience Transmission des savoirs
1ère appétence : le goût du conflit Laurent et son associé forment des élèves gratuitement à la résolution de conflits, avec les revenus de la série TV qu’ils conseillent, « Ransom ». Il est important de se nourrir du terrain, de leur connaissance, de concilier stratégie et tactique Un groupe est capable de choisir la moins bonne stratégie, à cause de l’effet de groupe : c’est le « group think » ; pensée de groupe: on choisit la stratégie la moins risquée, la moins créatrice de valeur. Le conflit est bien : c’est la façon de gérer qui est importante
Quelles sont les solutions d’une négociation? : – Attentisme : pourrissement, aveuglement – Passage en force : attaque, manipulation, influence – Soumission : j’achète la paix sociale : fuite, acceptation sans condition Chez Air France : si on cède tout le temps, c’est normal de tout le temps revendiquer Si je donne sans résister : le don n’a plus de valeur -La délégation: médiation,…
– La loi ; rappel aux règles, justice, procès
– La Négociation: compétition ou coopération
On n’aime pas l’incertitude, qui génère du stress Le stress est un moyen d’être plus efficace en situation de danger On est devenu un prédateur : on est passé à la station debout ; vision approfondie avec une pupille ronde Les femmes sont meilleures négociatrices que les hommes, mais elles sont seulement 10% à être négociatrice Il ne faut pas trop limiter les enfants dans leur prise de risque
Dans l’affaire de l’attaque des terroristes islamistes dans le Thalys en 2015, la plupart des passagers étaient tétanisés par la peur, ce qui est une réaction normale : 70% des gens réagissent par cataplaxie (tétanisés) 15% font n’importe quoi Pourquoi cette réaction ?
Le limbique gère les émotions, il est 10 fois plus rapide que le cortex, responsable du raisonnement Pour que le limbique lâche la main, il faut des expériences vécues: dans le Thalys, ce sont justement des anciens soldats aguerris, qui se sont levés et ont réussi à maîtriser les terroristes.
En négociation, la 1ère question : qui décide, qui négocie ? Celui qui décide ne négocie pas, il est dans la stratégie, il doit garder la vision globale Le négociateur est dans la tactique Transiger sur la forme pour être maître sur le fond (Talleyrand)
En négo, ne pas se justifier, sinon on alimente l’argumentaire de notre adversaire -Proposer des questions fermées qui amènent un « oui » -Ramener la partie adverse dans l’objectif commun En situation de stress, on ne peut partir que sur 2 à 3 paramètres du mandat Définir ce qui est négociable et ce qui est non négociable sur un mandat
L’Objectif Commun Partagé Il faut un objectif commun partagé (OCP): il faut l’écrire : il doit être accepté par la partie adverse
Méthode POP Position Objectif Enjeu
Il faut trouver un objectif qui satisfait l’enjeu Cas pratique : Laurent a été confronté à une situation critique avec une femme, Témoin de Jéhovah : le médecin devait la transfuser d’urgence, sinon, elle risquait de mourir. Or, comme tous les Témoins de Jéhovah, cette femme refusait, par principe, de se faire transfuser… Il faut toujours déterminer l’enjeu, car c’est lui l’objet de la négociation. Laurent a cherché à savoir si l’enjeu était la croyance ou la communauté : c’était la communauté, la position était pour elle la croyance. Dès lors, sur le conseil de Laurent, le médecin a proposé à la femme d’accepter la transfusion, en lui garantissant que sa communauté n’en saurait rien, ce qu’elle a fait.
3 stratégies de négociation : 1) Coopération 10% des cas 2) Compétition : 90% des situations 3) Coopétition : transformer une partie (50%) des compétitions en coopération Arriver à la coopétition : pour arriver à 60% de situations de coopétition OCP : Objectif Commun Partagé
Les 5 leviers de confiance : en soi, dans l’équipe, dans le partenaire, dans la mission, dans la hiérarchie. Il faut être capable de susciter des remontées du terrain Scotomisation : j’élimine des informations, des faits vécus, que je ne veux pas voir 4 états émotionnels : Apathie Antipathie : je vois l’émotion, mais je la refuse : « n’aie pas peur » Empathie : capacité à percevoir l’émotion de l’autre Sympathie : ressentir l’émotion : je privilégie la relation au détriment de la situation assertivité : capacité à défendre son point de vue en comprenant le point de vue différent
un bon négociateur est empathique et assertif Dans une négociation, il est utile de pouvoir décrypter les émotions du visage : l’observation de la bouche est particulièrement importante. on peut voir ce que la personne ressent avec les fuites émotionnelles sur le visage
– la colère: bouche pincée
-la peur: bouche tirée en arrière
-le dégoût
-la surprise: bouche ouverte
-la joie: commissure des lèvres qui remontent
-la tristesse: commissures des lèvres qui tombent (et sourcils )
90% des négo sont compétitives, donc, au départ il ne faut pas être un agneau !
Comment gérer les profils complexes ? Un profil complexe est quelqu’un qui impacte la qualité de la négociation ADN Group a établi une cartographie à partir de l’étude de 2000 cas de négociations .
Voici quelques exemples: 10% des gens sont de mauvaise foi : je mens, je sais que vous le savez Mauvaise foi : refus de reconnaître qu’il a tort 1) Mettre son ego au placard Dire : je n’ai pas les mêmes infos que vous, je peux vous apporter des éléments si vous le désirez, et je vous propose de passer au point suivant.
Pervers et pervers narcissiques 2% de narcissiques : ils pensent qu’ils sont les meilleurs Pervers : 1,5% : il fait du mal et il aime ça ; très dangereux Il trouve son énergie dans le mal qu’il fait aux autres, en utilisant la peur et la culpabilisation (« je crois que le patron te regarde d’un mauvais œil, mais moi, je te dis cela pour ton bien ! ») Il passe son temps à mettre la tête de quelqu’un sous l’eau, puis hors de l’eau. Un pervers détecté change de cible. Dans l’entreprise, le pervers n’est pas toujours arrêté ; en effet, il génère de bons résultats, car il met la pression à tout le monde.
Le bipolaire: il est plein d’énergie, puis déprime: 2% de la population (de Gaulle, Catherine Zeta-Jones,…)
Conclusion: 3 mots à retenir: l’importance de trouver un OCP : Objectif Commun Partagé.
Mission accomplie pour notre ancien officier du RAID: ce sont 2 groupes de décideurs ravis de leur après-midi avec cet homme impressionnant, par sa connaissance à la fois très pratique et très approfondie de son sujet, qui quittent les Sources de Caudalie pour repartir chez eux.
front Photo by Liana Young on Unsplash
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