Réconcilier le social et le business? impensable, il y a encore 15 ans…
C’est pourtant le sujet que va traiter notre intervenante de ce jour, avec passion et profondeur: Laurence Grandcolas.
Après une formation HEC et un début de carrière en conseil stratégie dans un gros cabinet, Laurence Grandcolas est arrivée chez Ashoka, le plus gros réseau d’entrepreneurs sociaux de France
Elle s’est rendue compte que les entrepreneurs étaient les mieux placés pour les enjeux sociaux et environnementaux et a décidé de créer une start-up – MySezame- pour développer l’innovation sociale et environnementale dans les entreprises.
On connaît une croissance de 100 M de personnes chaque année sur terre :
Le seuil actuel de dépassement dans le monde est le 1er août (on juge qu’à cette date, on a consommé toutes les ressources disponibles…)
Si l’on imaginait la zone couverte par le plastique dans le monde : elle ferait 7 fois la superficie de la France…
Il faut donc changer sensiblement la manière dont on produit et dont on consomme
Opportunité pour les entreprises : 2/3 des salariés aimeraient travailler dans une entreprise sociale et solidaire
La prochaine grande transformation dans l’entreprise sera sociétale
L’entreprise est un vecteur de transformation du monde.
Voici 7 leviers pour changer le monde :
(22 M de téléphones sont achetés par an en France)
L’exemple de la Camif
En 2009, elle connaît une perte de 20M€
L’entreprise est reprise par un jeune entrepreneur en 2009 avec 2 axes :
La déclaration du dirigeant, Emery Jacquillat : Je vais avoir 200 000 points de vente d’ici 5 ans…chez mes clients ! plutôt que d’immenses show-room
Par ex : Camif près de chez vous : la possibilité, pour acheter une table, d’aller la voir chez un client proche géographiquement de l’acheteur, grâce à un système de géolocalisation
La transparence, la confiance avec les clients est essentielle
Le budget est participatif, c’est le reflet de la stratégie
Le jour du Black Friday, il y a 2 ans, le DG a décidé, seul contre tous, de fermer le site internet de l’entreprise, se privant d’un chiffre d’affaires très important.
Mais en revanche, ils n’ont jamais eu autant de publicité et d’acquisition de clients !!
Il y a de plus en plus d’inégalités dans le monde.
Les pauvres achètent plus cher que les autres : car ils ont peu de moyens (par ex, ayant des moyens très limités, ils achètent une carte téléphone, avec un tarif de consommation unitaire très élevé).
On s’est rendu compte que la part des achats dépensés en France par ces populations démunies était très importante : 100 M d’euros ; c’est la notion de : « The bottom of the pyramid ».
Pour eux, c’est la double peine, car ils dépensent plus cher et pour une qualité moindre…
Sur les inégalités :
Comment proposer des produits de 1ère nécessité à des populations pauvres ?
Voisins malins : 80 salariés en CDI.
Aider les voisins
L’association réussit à ouvrir 8 à 9 portes sur 10, là où les services publiques n’arrivent que dans la proportion de 1 sur 10…
Le compte Nickel : principe : pour permettre à une population qui n’a pas accès à un compte bancaire, on peut ouvrir un compte en 5 min, pour 20€
Ils ont 1,2 M de clients dont 50% sont en-dessous du seuil minimum de pauvreté ;
Sont dans 5000 bureaux de tabac
Buurtzorg : 10 salariés il y a 10 ans (organisation d’infirmières à domicile)
Aujourd’hui, 400 M d’€ de CA, 70% de parts de marché aux Pays-Bas !
5% de rentabilité
Réseau social interne avec partage d’infos et formations
Présents dans 14 pays
Ont permis de baisser de 70% le taux de burn out
40% de demandes de soins : créer autour de soi un écosystème d’autonomie
Conclusion:
Les échanges d’expérience, tant à Bordeaux qu’à Nantes, avec les DRO, pionniers en la matière, montrent que les pratiques évoluent dans le bon sens: beaucoup d’entreprises, en plus de leur devoir de bonne gestion et de recherche nécessaire de profit, se fixent comme objectif une meilleure cohésion sociale interne et une recherche d’exemplarité environnementale.
Elles iraient sans doute plus vite et seraient plus suivies si, en plus des critères classiques de mesure de performance économique, on prenait en compte le SROI : « Social Return on Investment ».
Les modèles économiques de ces entreprises engagées, socialement responsables sont la transparence et la confiance.
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