Christophe Je veux tout d’abord te remercier et te féliciter pour ta (votre) université, moment véritablement constructif et chaleureux qui vient ouvrir agréablement une période aussi importante qu’est la rentrée. Je voulais aussi te faire part d’un sentiment assez étrange qui me traverse depuis que la fin de cette édition 2010. En effet, malgré la qualité des interventions, la pertinence des invités, je reste sur un état de faim, un peu comme si on n’avait pas vraiment fait le tour de la question. Et pourtant elle est très belle cette question , fondamentale, « quelles valeurs transmettre ? ». Tout d’abord, effectivement, au vrai sens littéral, nous n’avons pas fait le tour de la question pour ne pas avoir aborder le deuxième mot. Nous nous sommes beaucoup arrêtés au mot « valeurs », en oubliant le mot « transmettre ». C’est quoi « transmettre » ? d’un point de vue sociologique, théologique, déontologique. Quel meilleur synonyme : donner ? partager ? échanger ?… « quelles valeurs transmettre ? » sous-entend que les valeurs d’aujourd’hui ne seraient pas les mêmes que celles d’hier et que la variable serait donc le socle de valeurs. Vraiment ? Et si on cherchait plutôt la variable dans la transmission. La transmission d’aujourd’hui est-elle la transmission d’hier ? la verticale et unilatérale transmission d’hier ne fait-elle pas place à une nouvelle relation horizontale et itérative ? Les valeurs ont un caractère universel et atemporel. Ce n’est que leur forme qui évolue. Luc Ferry s’est attaché à nous exposer l’évolution de la valeur Amour. Certes, elle a évolué, elle n’en reste pas moins la valeur Amour. Justement, l’Amour. H.Reeves (Université 2000 quelque chose) nous rappelait que ce qui caractérisent l’Homme dans le monde animal, ce sont l’Art, la Science et la Compassion. La Compassion est bien une traduction de l’Amour. Nos intervenants se sont approchés du sujet sans aller au bout. Ils ont rappelé (Lemattre, Autier, Ferry) que nos sociétés occidentales n’ont jamais connu une période sans guerre aussi longue. Si nous avons quelques inquiétudes, en tout cas nous n’avons plus celle de voir nos enfants (ou nous même) partir demain servir de chair à canon. La paix (même relative) a gagné nos Sociétés. Nous vivons donc en paix ? Et bien non ! Comme si l’homme devait éternellement guerroyer , il s’est inventé un nouveau champ de bataille, le Marché, où combattent les régiments d’aujourd’hui, les Entreprises. Et , comme il est important que chacun puisse mener sa propre petite guerre, l’Entreprise peut devenir elle-même un champ de bataille, où la lutte avec ses collègues est devenu pour certains un exercice de jouissance, pour beaucoup d’autres un exercice de survie. Guerre , positions, stratégie, etc… comment parler aujourd’hui d’économie sans utiliser au bout de deux phrases, un terme issu du monde guerrier ? La guerre a investi nos sociétés.Nous ne sommes pas en paix. « Quelles valeurs transmettre ? » Et bien sans doute, la plus importante : l’Amour. Réintroduisons à nos modestes niveaux cette valeur fondamentale qui fait que la Vie vaut la peine d’être vécu. Même dans l’entreprise, surtout dans l’entreprise. Alors, « nous dans tout ça , on fait quoi ? » (question posée par A.Heriaud) Je n’ai ni l’éveil ni la sagesse de nos intervenants, alors je cale un peu évidemment. C’est vrai que sortir de l’Université avec cet objectif empreint de sagesse risque de se heurter bien vite à la première urgence, à la première pression du dehors (le fameux champ de bataille). Alors me revoilà mon cher Christophe, avec un nouveau problème de faim. Je pensais avoir fait le plus gros du chemin en cernant mieux la problématique posée, en la rattachant à la problématique de Paix, donc d’Amour. Mais comme le dit très bien un proverbe chinois « sur dix pas, les neuf premiers font la moitié », me voilà donc uniquement à la moitié du gué ….. A défaut de pouvoir répondre à la problématique, je propose que l’on poursuive le sujet l’année prochaine, sur le thème de Paix et Entreprise. Vive l’Université 2011 !
Christophe Je veux tout d’abord te remercier et te féliciter pour ta (votre) université, moment véritablement constructif et chaleureux qui vient ouvrir agréablement une période aussi importante qu’est la rentrée. Je voulais aussi te faire part d’un sentiment assez étrange qui me traverse depuis que la fin de cette édition 2010. En effet, malgré la qualité des interventions, la pertinence des invités, je reste sur un état de faim, un peu comme si on n’avait pas vraiment fait le tour de la question. Et pourtant elle est très belle cette question , fondamentale, « quelles valeurs transmettre ? ». Tout d’abord, effectivement, au vrai sens littéral, nous n’avons pas fait le tour de la question pour ne pas avoir abordé le deuxième mot. Nous nous sommes beaucoup arrêtés au mot « valeurs », en oubliant le mot « transmettre ». C’est quoi « transmettre » ? d’un point de vue sociologique, théologique, déontologique. Quel meilleur synonyme : donner ? partager ? échanger ?… « quelles valeurs transmettre ? » sous-entend que les valeurs d’aujourd’hui ne seraient pas les mêmes que celles d’hier et que la variable serait donc le socle de valeurs. Vraiment ? Et si on cherchait plutôt la variable dans la transmission. La transmission d’aujourd’hui est-elle la transmission d’hier ? la verticale et unilatérale transmission d’hier ne fait-elle pas place à une nouvelle relation horizontale et itérative ? Les valeurs ont un caractère universel et atemporel. Ce n’est que leur forme qui évolue. Luc Ferry s’est attaché à nous exposer l’évolution de la valeur Amour. Certes, elle a évolué, elle n’en reste pas moins la valeur Amour. Justement, l’Amour. H.Reeves (Université 2000 quelque chose) nous rappelait que ce qui caractérisent l’Homme dans le monde animal, ce sont l’Art, la Science et la Compassion. La Compassion est bien une traduction de l’Amour. Nos intervenants se sont approchés du sujet sans aller au bout. Ils ont rappelé (Lemattre, Autier, Ferry) que nos sociétés occidentales n’ont jamais connu une période sans guerre aussi longue. Si nous avons quelques inquiétudes, en tout cas nous n’avons plus celle de voir nos enfants (ou nous même) partir demain servir de chair à canon. La paix (même relative) a gagné nos Sociétés. Nous vivons donc en paix ? Et bien non ! Comme si l’homme devait éternellement guerroyer , il s’est inventé un nouveau champ de bataille, le Marché, où combattent les régiments d’aujourd’hui, les Entreprises. Et , comme il est important que chacun puisse mener sa propre petite guerre, l’Entreprise peut devenir elle-même un champ de bataille, où la lutte avec ses collègues est devenu pour certains un exercice de jouissance, pour beaucoup d’autres un exercice de survie. Guerre , positions, stratégie, etc… comment parler aujourd’hui d’économie sans utiliser au bout de deux phrases, un terme issu du monde guerrier ? La guerre a investi nos sociétés.Nous ne sommes pas en paix. « Quelles valeurs transmettre ? » Et bien sans doute, la plus importante : l’Amour. Réintroduisons à nos modestes niveaux cette valeur fondamentale qui fait que la Vie vaut la peine d’être vécu. Même dans l’entreprise, surtout dans l’entreprise. Alors, « nous dans tout ça , on fait quoi ? » (question posée par A.Heriaud) Je n’ai ni l’éveil ni la sagesse de nos intervenants, alors je cale un peu évidemment. C’est vrai que sortir de l’Université avec cet objectif empreint de sagesse risque de se heurter bien vite à la première urgence, à la première pression du dehors (le fameux champ de bataille). Alors me revoilà mon cher Christophe, avec un nouveau problème de faim. Je pensais avoir fait le plus gros du chemin en cernant mieux la problématique posée, en la rattachant à la problématique de Paix, donc d’Amour. Mais comme le dit très bien un proverbe chinois « sur dix pas, les neuf premiers font la moitié », me voilà donc uniquement à la moitié du gué ….. A défaut de pouvoir répondre à la problématique, je propose que l’on poursuive le sujet l’année prochaine, sur le thème de Paix et Entreprise. Vive l’Université 2011 ! Laurent Baudinet