Le général Vincent Desportes, ancien élève de Saint-Cyr et général de division de l’Armée de Terre (cadre de réserve), lance un cri d’alarme sur la réduction des moyens militaires de l’armée française, dans un livre intitulé « la dernière bataille de France ». Nous avons eu le plaisir de le faire intervenir à plusieurs reprises, lors de notre cycle « Valoriser le capital humain » à Bordeaux ou pour développer son thème de prédilection : « décider dans l’incertitude » auprès de clients.
Le général Desportes est connu pour son franc- parler : ses prises de position sur la stratégie américaine en Afghanistan lui avaient valu d’être débarqué du Collège interarmées de défense qu’il commandait en 2010.
Son analyse est simple : la baisse du budget de la Défense est continuelle depuis 25 ans et l’on demande de plus en plus d’efforts aux armées. Car l’environnement géopolitique a considérablement changé : les forces soviétiques, qui ont cristallisé la défense de l’OTAN jusqu’à la chute du mur de Berlin ne sont plus l’ennemi désigné, même si leur volonté de peser sur le jeu international est encore la source de conflits comme en Ukraine. A leur place, un grand nombre de menaces se sont fait jour, en particulier les mouvements islamistes radicaux comme Al Quaïda ou Daesh, menaçant des pays d’Afrique ou du Moyen-Orient. Dès lors, est-il raisonnable de vouloir intervenir sur autant de conflits : Sahel (opération Barkhane, 1er août 2014), Irak (opération Chammal, 19 sept 2014), Liban (opération Daman), Centrafrique (opération Sangaris, décembre 2013, Somalie (lutte contre la piraterie) … ? Les images prises par Vincent Desportes sont évocatrices : Si la pente vertigineuse des réductions de budget n’est pas sérieusement redressée, les armées françaises vont tout simplement disparaître : le dernier soldat français défilera sur les Champs Elysées le 14 juillet 2040 !
Mais est-il raisonnable d’augmenter le budget de l’armée quand l’environnement économique nous rappelle l’urgence de l’emploi et la dette faramineuse accumulée par l’Etat ? Oui, répond le général Desportes, la Défense est également une priorité, car le monde a changé. L’Europe a tué l’idée de guerre dans l’esprit des citoyens, dit-il. On s’imagine dans un monde post-moderne qui avait définitivement éliminé la guerre et la barbarie : Malheureusement, Daesh e l’Etat Islamique se rappellent périodiquement à notre bon souvenir… Si nous n’allons pas contrer Daesh là où il se trouve, au Sahel par exemple, demain, il sera en France, car il a déjà des moyens de frappes opérationnelles… N’oublions-pas que, après les Etats-Unis, la France est pour les djihadistes le deuxième « Grand Satan ». Il faut donc que l’Etat baisse de façon significative son budget (57% du PIB, un des plus hauts d’Europe) pour trouver une marge de manœuvre dans ce sens…
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©Stijn Swinnen
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