A l’heure où, une fois de plus, la France semble en panne de souffle nouveau (espoir qu’avait pourtant fortement suscité Emmanuel Macron en prenant ses fonctions à l’Elysées), il est intéressant de sortir de l’actualité et des gilets jaunes pour observer les signaux faibles, en particulier ceux qui sont porteurs d’espérance.
Parmi ceux-ci, le film remarquable : « Le sacrement de la tendresse« , de la journaliste Frédérique Bedos.
Frédérique nous avait fait l’amitié de venir témoigner de sa vie et de son projet d’ONG naissante, « Le Projet Imagine » lors de notre Université Hommes-Entreprises sur « sens et croissance » en 2014.
(photo JM Laugery- UHE 2014)
La journaliste d’expérience, mais fondatrice débutante (!) d’ONG a fait du chemin depuis: son « Projet Imagine » a été reconnu notamment à l’Unesco, à la Faculté Catholique de Lille (où elle a été nommée à l’automne dernier, docteur Honoris Causa) et dans bien d’autres instances associatives ou privées.
Son but: faire parler des « héros anonymes », c’est-à-dire des personnes exemplaires, souvent très humbles, qui sont rarement sous les feux de la rampe et qui sont pourtant nombreuses!…
Son dernier coup de coeur: l’ami des personnes handicapées – hommes, femmes, enfants – fondateur de l’Arche:Jean Vanier.
C’est grâce au nouveau Président de Foi et Lumière -et ami bordelais-, Luc Vidil, que j’ai la chance de voir en avant-première « le Sacrement de la tendresse« , dans une salle comble d’un grand cinéma de Bordeaux.
Frédérique Bedos reprend sa casquette de journaliste pour introduire son film en compagnie de ce géant de l’amour (1,98 m, quand même!…) On sent tout de suite une grande connivence entre ces deux grandes âmes: l’une, jeune, jolie et enjouée dans son rôle d’animatrice, l’autre imposant par sa taille et son expérience et tous deux centrés sur des notions oubliées par la société; la fragilité comme richesse, le désir du bien commun, l’absence totale de pouvoir ou d’ego.
Frédérique nous emmène aux quatre coin de la planète, là où se sont installés les différents Foyers de l’Arche (des maisons accueillants les personnes touchées par le handicap): à Jérusalem, en Palestine, en Inde, où il est reconnu comme le Mahatma Gandhi.
« Quand tu es en relation avec les personnes handicapées, tu t’aperçois que tu n’es pas parfait, toi non plus; du coup, les personnes qui viennent s’occuper de nos pensionnaires à l’Arche se rendent compte que l’injonction de toute puissance et de performance à tous crins que leur impose la société est vaine et ils retrouvent foi en la vie et d’abord en eux-mêmes. Jean Vanier
« Quand tu es en relation avec les personnes handicapées, tu t’aperçois que tu n’es pas parfait, toi non plus; du coup, les personnes qui viennent s’occuper de nos pensionnaires à l’Arche se rendent compte que l’injonction de toute puissance et de performance à tous crins que leur impose la société est vaine et ils retrouvent foi en la vie et d’abord en eux-mêmes.
Jean Vanier
Relation à notre propre fragilité, relation à celle des autres, accueil de l’autre, volonté de ne pas le juger: grâce à sa caméra, Frédérique Bedos nous entraîne bien au-delà de la seule histoire (pourtant en elle-même déja passionnante) de Jean Vanier et de ses dizaines de milliers de protégés à travers le monde.
Tous deux nous interrogent sur la valeur de la vie, sur la richesse apportée par le plus petit, le plus faible, sur notre capacité à nous laisser toucher par l’autre, le différent, le rejeté: des images saisissantes de personnes handicapées filmées en hôpital psychiatrique, au début du film, nous permettent de nous rendre compte de la misère humaine où elles étaient, en soif, non de reconnaissance, mais de … tendresse.
C’est peut-être pourquoi Jean Vanier et Frédérique Bedos nous en proposent… un sacrement.
Photo couverture by Markus Spiske on Unsplash
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