Un paléoanthropologue en Gironde

Le célèbre paléoanthropologue Pascal Picq a publié, il y a peu, un ouvrage qui apparaît comme un trait d’union entre le résultat de ses recherches et ses nombreuses confrontations avec le monde de l’entreprise : un paléoanthropologue dans l’entreprise (ed Eyrolles).

C’est la 5ème fois que nous faisons intervenir ce physicien de formation, amateur de gastronomie et cavalier émérite (il monte quotidiennement ou presque) , arrivé à la paléoanthropologie par amour… de Lucie, et, last but not least, Professeur au prestigieux Collège de France.

C’est lors d’une conférence pour les cadres du Conseil Général de Gironde que Pascal Picq nous parle de ses convictions et de l’apport de sa science dans le contexte de l’entreprise (au sens large).

Le sujet : l’innovation.

Voici quelques saillies de cette brillante conférence, menée, comme à l’accoutumé, tambour battant !

L’innovation, c’est être capable d’apporter de la diversité.

Pendant longtemps, nos grandes entreprises ont innové en France ; leur marché saturé, elles sont allés sur de nouveaux territoires : les pays émergents.

Première « picq ( !) » : pourquoi critique-t-on toujours les Chinois, que l’on rend responsable de nos délocalisations?

Quand vous jouez au hand-ball, que l’équipe adverse contre-attaque, vous arrêtez-vous en protestant : « Monsieur l’arbitre, ce n’est pas du jeu ?! » !! … parce que l’équipe adverse a contre-attaqué ?!! »

Il nous faut donc nous adapter.

Vous l’avez compris, s’a-d-a-p-t-e-r, est le maître mot de notre paléoanthropologue.

A propos de la crise : disant à des DRH qui se lamentaient de la crise : « mais quelle crise ? »

Alors que ceux-ci ont tôt fait de le renvoyer à l’homme de Cro-Magnon, il réplique que nous n’avons jamais aussi bien vécu que depuis 50 ans : nous sommes les seules générations à avoir vécu en paix, sans guerre ni aucun conflit majeur sur notre sol…

L’adaptation, c’est donc une attitude face aux changements…

Méfions-nous donc des nouveaux enjeux qui nous obligent à innover.

Viens ensuite la référence aux 2 grands évolutionnistes : Lamarque et Darwin.

Lamarque : les entités peuvent s’adapter en créant des systèmes : là, nous, Français, nous sommes excellents.

Darwin : c’est l’évolution par l’adaptation permanente, en prenant en compte l’essai-erreur.

Là, nous avons quelques progrès à faire…

• Aux États-Unis, un entrepreneur est presque suspect s’il n’a jamais commis d’erreur…
• En France, devinez ?

2ème idée : les organisations françaises devraient plus s’appuyer sur la diversité : par ex, dans leur recrutement.

Qui n’a jamais entendu parler de tel chef d’entreprise issu de telle prestigieuse école d’ingénieur (ou de commerce), recruter tous ses proches collaborateurs de la même école ?…

Ne nous étonnons pas si, face à un nouveau défi, ils vont tous aller dans le même sens, en se privant de la créativité, de l’innovation qui privilégierait une autre piste…

Vous le voyez, ces quelques idées, piochées dans une conférence beaucoup plus large, où les idées et les piques fusent de toute part, nous laissent entrevoir des perspectives pour nos organisations et société quand même plus larges et osons dire, optimistes, que ce que nous assènent les grands média depuis des mois…

Vous l’avez compris, depuis les premières conférences de notre anthropologue préféré, moi, je vote… Picq !