Voilà un des postulats émis lors de la dernière convention du CILSO (1300 collaborateurs réunis au Palais des Congrès de Bordeaux, la semaine dernière) par le talentueux chantre de l’optimisme en France, Philippe Gabilliet.
A bien y réfléchir, si nous nous référons au monde de l’entreprise, cet axiome est loin de faire l’unanimité … si je prends ma propre histoire personnelle, lorsque j’ai commencé à faire mes premières armes à Paris, le référentiel ambiant des années 80, en France, était un certain Bernard Tapie, dont les média, une grande partie de la classe politique (il a été Ministre de la ville de François Mitterand) et du patronat, vantaient le dynamisme et la réussite…
Et Philippe Gabilliet de s’interroger sur la réussite :
Qu’est-ce que réussir ?
Si on ne fonctionne que par soi-même, on est un homme(femme)-« pot » : on ne fonctionne que par notre entourage : si celui-ci se modifie ou disparaît, on perd pied…
Si on ne fait que se servir « je prends – je prends », on devient alors un homme(femme)-puits.
Ce que nous recommande notre conférencier, c’est d’être des ponts : réussir avec les autres, plutôt que contre, par ou sans les autres…
D’où la recommandation de Ph. Gabiliet :
« la meilleure façon d’atteindre ses objectifs, c’est d’aider les autres à atteindre les leurs »
Arrêtons-nous quelques instants sur cette recommandation : elle est pleine de bon sens : dans l’entreprise, aider ses collaborateurs à atteindre leurs objectifs, c’est la meilleure posture du manager : il fixe des objectifs atteignables, il attribue des moyens pour les réaliser, laisse ensuite le collaborateur remplir sa mission, puis vérifie avec lui les résultats : tout est une question de confiance réciproque, de mesure, mais aussi de leadership de la part du manager…
Aider les autres à réussir, c’est s’empêcher de faire soi-même, sous prétexte que ce sera mieux fait- principe de subsidiarité – c’est aussi savoir consacrer du temps à ses collaborateurs et se sentir concerné par leurs réussites et leurs échecs… pas si facile ! …
Revenant ensuite sur la posture que l’on a, nous, Français, par rapport à notre situation globale, la crise, la mondialisation, une posture sacrément pessimiste (nous sommes plus pessimistes que les Afghans et les Irakiens !!), et celle, beaucoup plus sereine, lorsque nous parlons de notre situation personnelle, Philippe Gabilliet en vient à la façon dont nous abordons les opportunités.
Pour lui, les opportunités sont la matière première de la chance. Il en cite 4 types :
Finalement, celui qui met les autres en relation créé les conditions pour que les autres lui retournent la pareille : service, information, mise en relation, etc…
C’est pourquoi Ph. Gabilliet nous propose de nous interroger sur nous :
« Quelle est la dernière fois où j’ai été moi-même une opportunité ? »
Pour conclure : il n’y a pas d’alternative à la coopération : il faut mettre ses forces en commun ; et quand il y a une tension, ne pas chercher un coupable, mais revenir sur soi : « c’est comment de vivre avec moi ? » ou bien, traduit à la vie professionnelle : « c’est comment de vivre avec nous ? ».
Ce chapitre n’est pas sans rappeler le mot fameux de Kennedy dans les années 60 où tout était possible, le meilleur comme le pire :
« Ne vous demandez pas ce que le pays peut faire pour vous, demandez-vous ce que vous, vous pouvez faire pour votre pays. »
Voir aussi: Eloge de l’optimisme , Philippe Gabilliet, ed Saint-Simon