9 novembre 1940… Douala – Cameroun
Un certain nombre d’aviateurs français, qui ont décidé de rejoindre les Forces Françaises Libres à Londres, se retrouve cantonné sur un terrain camerounais, à Douala.
La situation n’est guère brillante : la plupart des colonies françaises en Afrique est restée fidèle au maréchal Pétain ; on assiste donc à une véritable guerre fratricide entre vichistes et gaullistes.
Les pilotes, rattachés au colonel Leclerc, effectuent des missions de bombardement au-dessus de Libreville, éloignée de 450 km.
Le lieutenant Jacques de Stadieu est de ceux-là.
Parti avec son Blenheim, n’ayant pu trouver d’objectifs sur le terrain d’aviation, il décide de larguer sa bombe sur l’aviso « Bougainville », le manquant de peu.
20 ans plus tard, dans des circonstances complètement fortuites, le même Stadieu se retrouve avec un camarade pilote dans un café de la banlieue parisienne.
La conversation s’engage avec un autre client, Gasrel, qui évoque sa campagne d’Afrique et… sa blessure assez sérieuse, encore vive, due à une bombe tombée non loin de son bateau, le « Bougainville » !
Regardant fixement son interlocuteur, l’ancien pilote lui déclare : « c’est moi qui ai largué cette bombe ! »
Sans un mot, les deux anciens ennemis se sont regardés longuement, puis ils se sont levés et se sont serrés la main, sans dire un mot.
Plus tard, apprenant que Gasrel avait du mal à se loger avec sa modeste retraite, Stadieu, travaillant au service du logement de la ville de Paris, lui trouve rapidement un logement convenable.
Une correspondance régulière s’établi entre les 3 hommes, puis Gasrel, tombé gravement malade, décède quelques temps plus tard.
Trois personnes accompagnaient son cercueil au cimetière : son épouse, son fils et Stadieu.
Cette belle histoire de réconciliation, racontée par Jean de Pange dans son livre : « Nous en avons tant vu…» (éditions Serpenoise), nous montre que pour des personnes prêtes à pardonner, il est possible de transformer un sentiment de haine en amitié.
La photo de couverture est celle de 2 pilotes des FFL: Speich et Dispot
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