Lors de cette fameuse journée : « Intouchables, fiction ou réalité ? » organisée par l’Arche et Simon de Cyrène au CESER à Paris, avec l’équipe du film Intouchables et des personnalités politiques (Martin Hirsch, Jean-Paul Delevoye, Dominique Baudis), une remarque de Laurent de Cherisey faisait écho à d’autres réflexions sur notre société.
Le co-fondateur de Simon de Cyrène expliquait la raison d’être de ces nouveaux foyers d’accueil pour accidentés de la route (traumatisés crâniens) par une réflexion que font souvent ces nouveaux handicapés : au bout de quelques mois en effet, passé le choc du traumatisme, ils disent à leur famille : « pourquoi m’avez-vous maintenu en vie ? » …
Terrible remarque en forme de constat de la part de personnes qui ont perdu souvent la plus grande partie de leurs facultés…
Réponse de Laurent de Cherisey : « Si la société, ce n’est que de la performance, de l’efficacité, de la productivité, alors, débranchons-les !… ».
J’ai longtemps considéré les handicapés comme des personnes pour qui il ne pouvait y avoir que de la compassion, une relation à sens unique de celui qui a, vers celui qui n’a rien…
C’est grâce à des amis qui passaient du temps à l’Arche (foyers créés par Jean Vanier il y a 50 ans pour accueillir des handicapés) et plus encore grâce à des familles qui ont fait la démarche – hors du commun- d’adopter un enfant atteint de trisomie 21 que j’ai enfin compris que finalement, ils nous apportaient probablement plus (d’amour, d’amitié, de joie,…) que ce que nous pouvions leur offrir…
Le 16 mai au CESER, les témoignages ( de Jean Vanier, Laurent de Cherisey, Martin Hirsch , Philippe Pozzo di Borgo,…) étaient unanimes : au bout de 6 mois – 1 an, les volontaires qui pensaient apporter aux autres (de leur temps, de leur efficacité, de leur intelligence) étaient bouleversés de la transformation qui s’était opérée en eux, au contact de ces personnes handicapées.
Grâce à cette expérience, ils s’étaient découverts, ils avaient fait connaissance avec leur fragilité, ils étaient ressortis plus forts, avec un sentiment de plénitude et de bonheur, pas un plaisir éphémère, mais bien un bonheur qui s’incarne dans une expérience riche d’humanité et de sens.
On sentait la même transformation radicale chez Philippe Pozzo di Borgo, lorsqu’il parlait de ses 2 vies : avant l’accident de parapente et après.
Contre toute attente, c’est sa deuxième vie, d’handicapé physique -mais pas du cœur-qui a aujourd’hui sa préférence, car cette vie d’immobilité forcée lui a permis de découvrir qu’il y avait une autre façon de se comporter par rapport à l’autre que d’être dans un rapport de force continuel, s’exprimant par l’autorité, voire la colère…
Vous l’aurez compris, durant cette belle journée « Tous Intouchables ? », les protagonistes n’auront pas cessé de parler de coopération-compétition, thème de notre 18ème Université Hommes-Entreprises, dont un des grands témoins sera un certain… Laurent de Cherisey !
29-30 août 2012 – Smith Haut Lafitte- www.universitéhommesentreprises.com
P.S. le CECA a pris la décision de s’engager aux côtés de l’association Simon de Cyrène qui est en train de se constituer à Bordeaux : il va mettre en oeuvre ses moyens de communication, ses relations pour permettre à un foyer Simon de Cyrène de voir le jour sur la commune de Bègles, à côté d’un foyer de l’Arche : une belle mission pour la douzaine de salariés impliqués au CECA, qui voit dans ce partenariat un moyen d’incarner dans une opération très concrète (la création de ce foyer devrait mobiliser pas loin d’un million d’euros !! …) les valeurs prônées depuis 10 ans par l’Université Hommes-Entreprises : engagement, confiance, respect, responsabilité humaine.
Journée handicap au CESE dans Triple-C (triplec)
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