Bravo pour ces propos bien sentis ! Je ne sais pas si les humbles vont parvenir à transformer le monde et faire émerger d’autres équilibres plus solidaires mais si l’on se fie aux critères de survie des chimpanzés, ce rêve devient accessible !
aujourd’hui, les chercheurs en neuro-sciences nous disent: « on est ce que l’on croit que l’on est… » Donc, si l’on pense que l’on peut faire évoluer ce monde, de façon individuelle et collective, on y arrivera.
cher Christophe, oh que j’aimerais que tu aies raison ; Plus exactement, bien sûr tu as raison au plan moral ou éthique. Mais je crains que tu aies tort de penser (d’espérer) que ces banquiers soient dépassés. Les quelques exemples que tu cites, l’impuissance des gouvernements à imposer leurs décisions à la finance, démontrent chaque jour qu’une loi non écrite s’impose à nous. Ce n’est même pas un complot. C’est la pente d’un système qui ne sait pas s’imposer de limites (contrairement au rêve du libéralisme vertueux, « la mauvaise monnaie chasse la bonne »). C’est d’ailleurs à une autre université d’été Hommes&Entreprises, que Comte-Sponville expliquait brillamment : « aucun système n’est capable de s’auto-réguler ». Qui a dit « l’ennemi c’est la finance ? » ; c’était exagéré, certes (l’ennemi ce sont les financiers sauvages) mais que fait-il aujourd’hui sur ce point ?
merci Charles-Marie de ton commentaire: toi qui vient d’accueillir à Bordeaux l’Université du développement durable, tu peux mesurer le chemin parcouru par les Français dans ce domaine: en août 2006, lorsque tu avais accompagné Alain Juppé à notre Université HE sur ce sujet, c’était une nouveauté pour la plupart des décideurs présents: aujourd’hui, quasiment tout le monde sait de quoi on parle et est convaincu du bien fondé de ménager la planète… Nous, au CECA, par le biais des formations des cadres, des réflexions en continue tout-au-long de l’année sur le « capital humain », nous sentons bien que le monde bouge. A l’Université de 2004, André Comte-Sponville disait simplement que l’entreprise n’a pas à s’occuper de morale, pas qu’elle était immorale… mais cette réflexion a déja vieilli de 10/12 ans… (Comte-Sponville parlait de ses échanges avec les clubs de dirigeants au cours des 5 dernières années passées…) Aujourd’hui, la première question qui interroge l’entreprise, une fois que l’on a évoqué la gestion, c’est la recherche de sens… C’est intéressant que des grands patrons du CAC 40 comme Stéphane Richard disent eux-même que l’on doit absolument réconcilier performance économique et humaine… Comme par hasard, depuis qu’il est à la tête de F.T., même si le management n’a pas pu évoluer de ce point de vue du jour au lendemain, l’indice de confiance interne a bien remonté… Alors, oui, les banquiers sont encore aujourd’hui les maîtres du monde, mais il ne tient qu’à nous, la majorité des hommes et femmes « de bonne volonté », qu’ils ne le soient pas éternellement…
On entend, on voit toujours les mêmes. La logique du « bankable » ne s’est pas arrêtée au cinéma, elle a malheureusement aussi investi les médias qui se font le relais normalement du débat dans la Cité (Polis). Si bien que toutes les premières de couv se focalisent sur un seul homme (qui a dans son fort intérieur certainement suffisament d’humilité pour reconnaître qu’il n’est pas décideur et responsable de tout). Soyons optimistes ! Ce n’est pas parce qu’on ne les entend pas, qu’on ne les voit pas sur toutes les ondes ou fréquences que les « humbles » ne sont pas là et ne sont pas nombreux. Les humbles restent discrets mais ils sont bien présents. Et, dès que tous ces humbles seront en mode « nécessaire solidarité », les Lloyd Blankfein & Cie (au passage, ils sont infiniment minoritaires en nombre au regard de l’ensemble des citoyens de la Terre) n’auront plus les manettes de cette console de jeu qu’ils n’hésitent plus à décliner, ne manquant pas au passage d’une très grande créativité, en flash trading, high frequency trading et cie (on dirait du Ridley Scott parfois ! ). Et si finalement, ces humbles, ce sont tous ceux qui sont dans le silence, ce silence à l’opposé du bruit ambiant que quelques uns s’évertuent à entretenir, le silence de tous ceux qui ne se frottent pas aux ondes et fréquences en tous genres. Vous imaginez alors le bruit le jour où tous ces humbles tombent sur les manettes d’un jeu qui s’appellerait « nécessaire solidarité ». Quand je vois nos plus jeunes et leur créativité avec tous ces nouveaux outils qui créent de fait un monde nouveau, je suis convaincu que cela arrivera plus vite qu’on ne l’imagine. Je suis optimiste et je porte mon regard avant tout du côté de ces générations (Blankfein ne laissera pas grand chose derrière lui, à part un chiffre sur un compte – un autre chiffre ) 😉 Merci à l’Université HE de donner l’occasion à de brillants humbles de nous livrer leur enthousiasme et passion pour la vie. Et espérons que nos dirigeants politiques décident par exemple demain d’attribuer la Canal 1 à Arte… Tous ces messages finiront bien par déclencher le Reset sur la console de jeu de Goldman & Cie.
merci Didier; ton commentaire très juste ne m’étonne pas, toi qui a des relations d’amitié avec Michel Authier… Juste une chose: c’est aussi de notre responsabilité de proposer aux journalistes cette conviction que la finance doit redevenir au service de l’économie et l’économie au service de l’Homme. Persuadés que les journalistes sont la caisse de résonnance indispensable pour nous aider à partager cette idée de l’Homme dans l’Entreprise au nveau national, nous avons invité 2 d’entre elles (Les Echos et l’Entreprise) à cette 18ème édition. Voici le dernier article de Corinne Moriou: bien à toi
Salut Brother, j’ai trouvé ton article sur Goldman Sachs très pertient. Si tu souhaites compléter ton info sur ce sujet passionnant, je te conseille l’excellent ouvrage « la Banque » sur Goldman Sachs (et ses tentatucles à travers le monde entier) et le film récent « Margin Call » qui retrace l’histoire des subprimes aux USA. Je pense que beaucoup de ces comportements que tu décris sont pour beacoup dus à la mentalité américaine qui est la recherche du profit à n’importe quel prix et le plus rapidement possible et qui a traversé quelque peu l’Atlantique…. J’apporterais néanmoins 1 bémol ; il ne faut pas que le comportement de certains individus même très haut placés dans le monde de la Finance rejaillisse sur tous les Banquiers. Sarko comme Hollande ont été à cet effet « pitoyables » en stigmatisant les Banques françaises qui ont plutôt bien traversé la crise des subprimes et ont eu une politique des risqiues plutôt conservatrice. Tout à fait d’accord avec toi quant aux humbles; 1 formule que j’aime bien : il n’est pas sérieux de se prendre au sérieux ! Bon week-end. Cyrille
merci Cyrille, de ton avis et de ton recul. oui, nous travaillons suffisemment avec des banquiers pour faire la part des choses: comme toi, j’ai été choqué de la façon dont nos deux candidats à la Présidentielle ont érigé en bouc émissaire le monde de la banque. Même si parfois, on a l’impression que les prêts sont difficiles à obtenir (mais les directeurs de succursales ne font pas ce qu’ils veulent…), on est loin du cynisme de Goldman Sachs… là encore, c’est encore une question de relations humaines avec des hommes et des femmes …
Cela fait du bien de voir ce type de reportage très réaliste, très objectif et donc glaçant. Qu’ils portent sur la finance, les lobbys pervertis, les liens entre lobbis et dégradation de notre écosystème etc… Ces documentaires que arte ou France 5 programment assez régulièrement nous apportent à chaque fois des impressions mélangées : > déprime : comment ne pas être morose après cette plongée en surface dans les méandres d’un système. Celui mis en place par des cyniques qui jouent chaque jour l’avenir de nos enfants en hypothéquant notre humanité. > optimisme : merci aux journalistes qui de temps en temps se souviennent de leur vocation, de leur job que ce soit dans certains magazines de défrichage et de reportage ou dans certaines TV et radios… Optimisme dans lequel je rejoins Christophe. Oui je pense que c’est déjà le passé. Ils font partie d’un monde déjà mort. Malheureusement il y a des soubresauts et une volonté farouche de leur part de ne pas lâcher. Mais dans toute chose il y a les 2 tenants, dans toute crise de valeurs se trouvent les germes d’une nouvelle pensée. Ce que certains appelent les « conspirateurs positifs » (Matthieu Baudin), les colibri (Pierre Rabhi) ou encore les semeurs, les pollinisateurs, les inspirateurs, les optimistes… Des rencontres comme nous pouvons en faire sur l’UHE nous permettent de nourrir cette pensée positive et tenter de combattre à notre (très mince) échelle le négativisme ambiant et castrateur et de nous apercevoir que nous ne sommes pas seuls. Mais qu’est ce que c’est long !
merci Eloi; en fait, nous sommes vraiment à la croisée des chemins: – Goldman Sachs pense qu’il a encore l’éternité devant lui, puisqu’il réussit à placer ses hommes-liges années après années à la tête des organisations les plus puissantes au monde: mais c’est oublier qu’aujourd’hui, avec la transparence des média et des réseaux sociaux, des dictateurs au pouvoir depuis 40 ans sont renversés en l’espace de quelques mois (Saddam Hussein, Ben Ali, Moubarak,…) : ne se sentaient-ils pas, eux-aussi tout-puissants et indétronables ?… – et les parties prenantes d’une société plus respectueuse des autres, plus juste, donc moins centrée sur le profit immédiat et sur l’égoïsme: je regarde autour de moi et constate que cette catégorie ne cesse de croître, même si la plupart ne savent pas comment agir et pensent qu’ils ne peuvent rien contre Golman-Goliath…
Bonjour, Je partage cette maxime, pourtant anglo-saxonne, pour contribuer à l’échange et expliquer pourquoi la finance non dérégulée (elle ne l’a pas toujours été) et incarnée par Goldman Sachs n’a pas d’avenir : « Honesty is the most convenient policy ». Sans doute peut-on craindre avec Charles-Marie Boret qu’il faudra attendre d’être dans le mur pour réguler. L’histoire n’est qu’un mouvement de balancier. Craignons seulement que ce ne soit pas les plus fragiles et les moins coupables qui en paient le prix.
si Lucas, ce seront évidemment les plus fragiles et les moins coupables qui vont en payer le prix, à l’instar de ce qu’ont produit les politiques américains: les chômeurs sans économies incités à acheter leur logement, par ex… D’où l’importance des débats et conférences comme l’Université HE, avec des prises de parole de Sages: Michel Authier, Michel Serres, Laurent de Cherisey, Philippe Dessertine, Atanase Périfan, etc… et le travail de lien que tu réussis avec nos amis journalistes pour qu’ils en parlent…