Café du Port, rive droite de Bordeaux, 8h15.
Angéline, Sarah et moi attendons patiemment l’ouverture de cette bonne table de Bordeaux pour accueillir la vingtaine de responsables communication pour une vraie journée marathon sur « la visite des média », une rencontre des plus importants média régionaux : presse, radio et télé.
8h30, notre restaurateur arrive, essoufflé mais serein : c’est le boulanger qui était en retard…

Notre journée des média va pouvoir commencer, une journée singulière, à la fois pour les inscrits et pour nous, puisqu’il s’agit en quelque sorte d’inverser le process habituel entre journalistes et communiquants : cette fois-ci, ce sont les journalistes qui ouvrent leurs portes aux entreprises et collectivités, le temps d’une journée, une journée pour rencontrer les rédacteurs en chefs, une journée pour comprendre la vie des journalistes : leur travail, leurs attentes, leur prise en compte des nombreuses informations et autres communiqués que nous leur faisons parvenir à longueur d’année…

Comment intéresser les journalistes à l’entreprise ? Quelles sont les informations qu’ils peuvent relayer ? A quel moment ? Combien de temps à l’avance ? Leur ligne éditoriale ? Les questions sont en effet nombreuses…
C’est pour répondre à toutes ces questions, et à bien d’autres, qu’Angéline prépare depuis de nombreux mois cette journée un peu particulière…
La belle salle du « Café » se remplit petit-à-petit de nos invités, issus des horizons les plus variés : de la banque au négoce, des collectivités aux agences de communication, des institutionnels de Bordeaux à la grande distribution…cependant que « le Journal des Entreprises » ouvre le bal.
J’aime bien ce journal d’information économique régional : clair, bien ordonnancé, qui dispose d’une édition sud-ouest depuis 2007.
On apprend que « le Télégramme » auquel il appartient, est organisateur de grandes courses à la voile évènementielles.
APS, la lettre économique quotidienne, prend le relais.
Nous faisons partie des milliers d’abonnés qui reçoivent l’info, plus détaillée le vendredi, dans une version papier : précieux pour savoir qui arrive, qui est promu, avec des dossiers par secteurs économiques.
Isabelle termine à peine ses réponses aux questions, que Joël Aubert et Jean-Baptiste Rey prennent le relais : pas de place pour les temps morts, dans une journée où nous ne rencontrons pas moins de 9 média différents !
Aqui !, c’est ce qu’on appelle aujourd’hui un « pur player », c’est-à-dire un journal purement internet : 7 à 9 000 lecteurs/jour, 2 500 fans sur Facebook, présent sur toute l’Aquitaine avec un réseau de correspondants, c’est le journal du net qui monte.
C’est aussi l’histoire d’une association atypique, entre un des derniers ( ?) lettrés, ancien directeur de la rédaction de Sud ouest et un passionné de l’internet.
10h25 Il est temps de monter dans notre bus, direction le temple de la télé-service public : France 3 Aquitaine.

explications dans les studios de France 3 – photos Ch de La Chaise

 

Nous sommes accueillis par le rédac-chef, Philippe Chollet, dès le hall d’entrée.
France 3 est une dame respectable au milieu de toutes ces jeunettes de la TNT et des télés locales.
On sent un mélange de nonchalance et de grande précision, où le hasard n’a pas sa place… presque pas, du moins, car notre rédac-chef invective presque en direct un de ses journalistes négligent ou étourdi… devant notre groupe sagement spectateur dans le studio du « midi pile »…
Successivement, nous avons droit à la visite et aux explications précieuses de Philippe, de Serge Guynier (jusqu’il y a peu présentateur vedette du journal), de Bernard Bonin, le vieux routier et de Marie-Pierre, venant de présenter son « midi pile ».
12h45 Alain Ribet, un « Aquitaine média connection » à lui tout seul, nous attend à notre restaurant des boulevards, pour le déjeuner-présentation d’Objectif Aquitaine.
A l’apéro, John présente les avantages de la veille média proposée par le CECA.
Tandis que le serveur s’active auprès des 23 convives pour connaître leur choix d’apéritif, Alain revient sur l’évènement de la semaine passée : la 2ème édition du Sommet économique du Grand Sud, entre 500 et 800 personnes de tout le sud de la France, réunies à Bordeaux sur des thèmes économiques.
En marge de la description de ses multiples activités, Alain Ribet nous parle de sa transition comme « conseiller éditorial » du nouveau groupe bientôt porté par le patron d’Objectif News, Jean-Christophe Tortora, fort de plusieurs magazines régionaux, allant de Bordeaux à Lyon, en passant par Toulouse, Montpellier et même Paris, puisque le groupe est propriétaire depuis quelques mois de l’emblématique « La Tribune ».
Le récit du rachat de cet ancien étendard de la presse économique par des patrons de journaux « provinciaux » devant un parterre de repreneurs « parisiens » est un des moments savoureux de ce déjeuner, tout autant que la pintade farcie que nous avons dans l’assiette !
A peine le café avalé, nous sautons dans notre bus pour rejoindre la radio incontournable de notre région : France Bleu Gironde.
Réunis dans un grand studio, nous sommes tout ouïes pour écouter Yves Maugue, son rédac chef et Gabriel Valdisseri le directeur de la station.
Audience, typologie des auditeurs, programmation, investissement, l’heure passe vite au contact de ces deux pros de l’antenne et nous voilà repartis, franchissant à nouveau la Garonne, pour un autre monument de la presse : le journal Sud Ouest.
Là encore, c’est un professionnel qui nous reçoit : Benoît Lasserre, directeur des éditions Gironde.
Dans une grande salle (mais surchauffée !), Benoît se livre volontiers au jeu des questions-réponses de nos amis, après avoir décrit les forces et les faiblesses de ce grand journal qui peine à maintenir le modèle économique qui lui a assuré, pendant de si nombreuses années, une domination sans partage.
L’annonce récente par son Président, Olivier Gérolami, d’un plan de départ volontaire, semble planer sur cette présentation.
Souhaitons que le géant régional réussisse sa mutation vers le multicanal : presse + digital…
Nous restons à la fois dans le groupe Sud Ouest et … dans la même salle, pour écouter une jeune et brillante journaliste, Sophie Lemaire, expliquer les avantages et les contraintes de la presse gratuite avec Bordeaux 7.

dans les studios de TV7
(M Jarjanette)

Thierry Guillemot, rédacteur en chef et, depuis peu, directeur de l’édition de TV7, nous souhaite la bienvenue avec un malicieux : « on garde les meilleurs pour la fin ! », puisque c’est effectivement notre 9ème et dernière visite de média, avant un dîner bien mérité au Café du Port et la visite de l’imprimerie de Sud Ouest.
La petite chaîne a quand même réussie à fidéliser au cours des 11 dernières années plus de 400 000 téléspectateurs sur une zone approchant la gironde, ce qui en fait un challenger sérieux, pour les infos locales, de la grande chaîne nationale du service publique… en tous cas pour des annonceurs qui s’intéressent au média télé.
Je connais Thierry depuis le début de l’aventure.
Il a toujours su tenir bon, malgré les vents contraires et les tempêtes de conjoncture défavorable, déficit chronique, pression de l’actionnaire et de sa direction.
En juillet encore, en marge d’une interview pour l’Université Hommes-Entreprises et Simon de Cyrène, Thierry se demandait comment il pourrait convaincre des nouveaux investisseurs de se rallier à « sa » chaîne.
C’est un pro et un passionné… comme on les aime !
20h10. Après avoir vu l’enregistrement du journal de 19h30, en régie, nous quittons TV7 pour rejoindre les bords de la Garonne.
Je laisse à regrets ce groupe de 18 personnes, si différentes, si attachantes également, avec qui nous avons passé, Angéline, Sarah, Marine et moi, quasiment 12 heures d’affilé, faisant connaissance au hasard des questions et des points de vue partagés sur la presse et l’information , pour rejoindre mon équipe de basket… familiale (mes 5 petits mecs et ma femme).
Les plus vaillants – une petite dizaine- se retrouveront au centre d’impression du grand journal régional.
Souhaitons qu’il remplisse encore de longues années sa fonction de production des quelques 22 ou 24 éditions.
Personnellement, ayant connu l’âge d’or du journal papier, j’ai du mal à passer comme nos jeunes et vifs stagiaires au … tout numérique !

2 réponses sur « au coeur des média »

Très bonne entrée en matière en effet ! Les média sont à un tournant, déjà bien entamé. Les relais d’opinion se diversifient, les média traditionnels mutent ou s’éteignent. Bravo au CECA pour cette formation originale sinon exclusive en Gironde.
Et vivement la prochaine Université Hommes Entreprises qui est d’ailleurs de plus en plus suivie par les média nationaux. Car les problématiques portées localement méritent souvent d’être connues nationalement. Pour les valeurs véhiculées (comme à l’Université Hommes Entreprises) ou, tout simplement, pour toucher des décideurs, des prescripteurs et des partenaires institutionnels ou commerciaux à une autre échelle.

Lucas Chevalier

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