Comme toutes les crises profondes, celle du covid aura été l’occasion de multiples interrogations sur le sens de la vie, de revoir l’ordre de nos priorités et, confrontés d’un peu plus près à la mort, de nous interroger sur notre propre finitude.
C’est pourquoi, nous sommes très heureux d’avoir obtenu l’accord de participation à notre Université de Delphine Horvilleur, une des trois femmes rabbin de France, intellectuelle et auteur influente sur les questions d’émancipation, de parité et de lutte contre l’antisémitisme.
(photo Gerard Harten)
A 46 ans, Delphine Horvilleur entame déjà sa 3ème vie : née en France, elle part étudier la médecine à Jérusalem.
Son amour pour ce pays, « où l’on sent la volonté de choisir la vie à tout prix », est douché par l’assassinat de Yitzhak Rabbin par un juif orthodoxe.
« L’assassinat de Rabin, dit-elle, m’a mis face à une problématique insoluble : mon sionisme n’a rien à voir avec celui de ses assassins. Et le mot sionisme devient comme hanté tout à coup. Que veut-il s’il peut résonner à l’oreille des tueurs de façon si différente de la mienne ? »
Pour elle, le monde n’est pas scindé entre ceux qui croient et ceux qui ne croient pas, mais entre ceux qui font de la place à l’autre et ceux qui s’y refusent.
Pour elle également, « la laïcité française n’est fondée ni sur la conviction que le ciel est vide, ni sur celle qu’il est habité, mais sur la conscience qu’il reste toujours une place pour une croyance qui n’est pas la nôtre. »
Cette rupture l’amène à repartir en France, où elle devient journaliste, d’abord à Paris, puis à New York, où elle découvre sa 3ème vocation : devenir rabbin.
Son dernier livre, « Vivre avec nos morts », sorti chez Grasset en mars de cette année, est un recueil à la fois profond, drôle et très personnel, sur une des fonctions qu’ont à assurer les rabbins en temps de deuil : l’accompagnement à l’enterrement.
A travers une douzaine de récits, Delphine Horvilleur nous fait revivre onze récits, onze histoires de vies émouvantes, on s’en doute, mais aussi parfois drôles et surprenantes, telle celle de Myriam, obsédée par sa propre mort et à qui sa fille va réserver une surprise aussi inattendue que salvatrice.
C’est aussi une réflexion sur la richesse de la vie, sur l’importance du lien humain, sur la tolérance.
Delphine Horvilleur clôturera la 1ère journée de l’Université Hommes-Entreprises, le jeudi 27 août, sur le thème : « Face aux épreuves de la vie, comment être utile au monde ? ».
ci-dessous, un extrait de son passage à l’émission « La Grande Librairie » de François Busnel:
https://www.youtube.com/watch?v=SNqBXoC_DNw
Photo de couverture : Photo by Chinh Le Duc on Unsplash
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