Pas de succès sans stratégie ; pas de stratégie sans l’humain.

La stratégie c’est répondre aux enjeux externes et internes.

Indispensable par temps calme, elle l’est encore plus dans la tempête.

L’auteur de ces observations, le général Vincent Desportes, sait de quoi il parle, après 35 années d’expérience de management dans l’armée de terre et une dizaine d’années de conseil en stratégie en entreprise.

C’est la 4ème séance de notre cycle valoriser le capital humain, à Bordeaux.

Avoir la « skipper attitude ».

Nous allons avoir des tempêtes, des courants contraires, des avaries : nous n’en sortirons que si l’on connaît le but du voyage, le port que l’on souhaite atteindre.

Il faut se projeter vers un avenir que l’on souhaite.

Le plan établi ne sert pas à grand’chose, car il devient caduc dès que l’environnement change…

 

D’où vient la stratégie ?

L’entreprise est rentrée en stratégie très tard, en 1965.

Avant cette date, l’entreprise n’était pas vraiment en compétition.

Dans le marché de remplacement, il a fallu se battre contre ses concurrents : c’est à ce moment-là, que l’entreprise est rentrée dans l’incertitude.

La stratégie a 2500 ans d’histoire.

Elle est née simultanément en Chine et en Grèce.

En Chine, au IIIème siècle av Jésus-Christ, les 7 royaumes issus de la dynastie Qin s’opposent, chacun avec une volonté et une ambition particulière.

 

La stratégie c’est à la fois :

  • Une ambition
  • Une opposition de volonté
  • Des ressources limitées

 

L’univers stratégique : où ai-je envie d’aller ?

Il se compose :

  • D’une dimension humaine

Toute action humaine est une opposition de volontés libres

Il faut une ambition forte, polarisante.

En avril 1918, les Alliés comprennent qu’il faut nommer un général en chef : ce sera Foch ; il déclare : mon problème, ça a été la liberté de l’autre…

  • D’une multiplicité de variables et d’interactions

On ne peut décider qu’avec des variables partielles ; la décision stratégique n’est jamais rationnelle, car il y a en permanence des variables qui changent… elle se prend sur des hypothèses.

 

L’univers stratégique interne

  • Il faut assurer la convergence des volontés pour aller vers l’intérêt général.
  • Ensuite, organiser la co-activité, par ex, celle du financier et du commercial.

Le stratège doit écouter l’opérationnel ;

La stratégie doit être suivie.

Comme on n’aura jamais tous les éléments pour décider, se fixer une deadline.

 

L’effet majeur

Chercher l’effet majeur, c’est trouver le point de bascule qui permet d’atteindre le but.

Ex : le but de Jeanne d’Arc était de bouter les Anglais hors de France.

Le point de bascule a été de faire couronner le Dauphin Charles : dès ce moment, la nouvelle s’est propagée, les armées se sont rassemblées et les Anglais ont été chassés.

Autre ex : la 2ème guerre mondiale.

But des Alliés : battre les armées allemandes.

Point de bascule : le débarquement en Normandie.

 

Etre stratège, c’est toujours renoncer et prioriser.

Le stratège doit être créatif, pour trouver des solutions toujours adaptées à l’environnement.

La stratégie, c’est une action collective, en milieu concurrentiel, dans l’incertitude.

Il entraînera ses collaborateurs si ceux-ci ont envie d’atteindre le but.

 

Etapes

Le stratège doit avancer par étapes.

Il se fixe un but et s’arrête par ex au bout de 6 mois pour mesurer les écarts par rapport à la trajectoire initiale, corriger son chemin et son objectif, pour l’adapter à l’environnement changeant.

Jack Welsh (ancien PDG de G.E.) : « la stratégie, c’est une idée qui avance dans un monde qui bouge ».

 

Les qualités d’un grand stratège

  • Donner du sens et une vision et faire converger vers cette vision
  • Admettre l’incertitude
  • Faire adhérer, grâce au collectif

Le collectif joue un rôle déterminant pour construire la stratégie.

Motivation

On ne peut motiver quelqu’un.

Le meilleur moyen de motiver des personnes pour un projet, c’est de les y faire participer

Militaire pendant 35 ans, le général Desportes a été, entre autres, attaché militaire de l’ambassade de France aux Etats-Unis et a dirigé la prestigieuse Ecole de Guerre.

Il enseigne aujourd’hui la stratégie à Sciences Po, à l’Université Dauphine et à HEC.

Il est l’auteur de nombreux ouvrages, dont « Décider dans l’incertitude » et « Entrer en stratégie » (Robert Laffont).

photo de couverture: merci au Birmingham Museum – site Unsplash

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