Je suis un irréductible optimiste, ou plus exactement un opti-réaliste, car j’ai eu une enfance fracassée – mon père a voulu me tuer- et mes professeurs disaient à ma mère : votre fils est irrécupérable !…
Mon salut est venu d’une voiture qui m’a pris en stop…avec un jeune qui partait faire une retraite de 2 jours dans une communauté… moi, j’y suis resté 5 ans !
Mon histoire personnelle montre que du pire peut venir le meilleur…

Celui qui parle ainsi est le psychologue Jacques Lecomte, docteur en psychologie positive et un des principaux experts français de la psychologie positive.
Il est au milieu de nous pour clôturer le cycle Valoriser le capital humain 2018, à Bordeaux.
Comment peut-on mieux vivre ensemble ?
Comment peut-on changer le monde ?

des Français heureux…

¾ des Français se disent heureux ou très heureux au travail, mais le paradoxe vient du fait qu’ils pensent que les autres ne sont pas heureux…
A partir d’un certain niveau de revenus, le surplus d’argent ne fait pas le bonheur
Ce qui donne la satisfaction, ce sont les relations humaines.

3 types d’orientation vers le travail:
Il peut être perçu comme :
– Un job
– Une carrière
– Une vocation

Quand le flux mène au bonheur au travail

Les caractéristiques du flux (flow)
L’inventeur du flux (flow en anglais) est un psychologue Hongrois émigré aux Etats-Unis (au nom imprononçable) : Mihály Csíkszentmihályi

Il décrit ce temps comme des moments d’intense activité
La tâche est réalisable, mais constitue un défi et exige une aptitude particulière
L’individu se concentre pleinement sur ce qu’il fait, sans se laisser distraire
La notion de durée est altérée, car la personne est tellement concentrée et intéressée par ce qu’elle fait, qu’elle perd la notion du temps (elle peut oublier de manger par ex)
Des études ont mesuré la présence de ce flux :
Au travail : 54%
Durant les loisirs : 18%
Le travail peut donc être un lieu d’épanouissement
Si les clients viennent féliciter les salariés : c’est la meilleure des motivations.

La grandeur d’un métier est peut-être, avant tout, de relier les hommes (St Exupéry)

Jacques Lecomte défini 5 qualités, qui, au niveau interpersonnel, caractérisent les entreprises humanistes :
– Exemplarité
– Bienveillance et respect
– La confiance
– L’humilité
– La coopération

1) L’exemplarité
Cela paraît une évidence, mais un dirigeant ou un leader politique qui ne fait pas ce qu’il prône a peu de chance d’être suivi…

2) La bienveillance et le respect

Etat lien faible lien fort

autoritarisme

education

négligence

permissivité

La matrice ci-dessus montre qu’un cadre bien défini (état fort) allié à un lien fort renforcent l’éducation.
Pas de cadre et pas de lien amènent la négligence.
La démarche appréciative : une démarche tournée vers la bienveillance.
En général, lorsqu’un consultant intervient dans une organisation, il essaie d’établir un bilan des difficultés et s’efforce de trouver les moyens d’y remédier.
Un intervenant en démarche appréciative a une toute autre approche : « qu’est-ce qui fonctionne bien dans une organisation, comment peut-on s’en inspirer et imaginer d’autres initiatives qui permettraient que les choses aillent encore mieux ? »
C’est un chercheur en management, David Cooperrider, qui est à l’initiative de cette méthode.
(Voir dans « les Entreprises humanistes l’exemple donnée sur la société brésilienne Nutrimental, qui s’est sortie d’une situation de crise grâce à cette méthode).

3) La confiance
Mettre les gens en situation de liberté, c’est les responsabiliser

4) L’humilité et l’esprit de service
Les qualités relationnelles sont plus importantes que les compétences techniques

5) La coopération
Les salariés excellents sont plus coopératifs que les autres.

La finalité des entreprises
La finalité des entreprises, partagée par un grand nombre a bien changé depuis la déclaration de Milton Friedman en 1970, disant que la responsabilité sociale de l’entreprise était de faire du profit.
Jacques Lecomte propose d’inverser ce postulat :
L’entreprise doit être au service du bien commun, de la planète, …. et pour cela, elle doit faire du profit.
RSE et rentabilité
En matière de RSE, il n’y a pas de petites mesures, un fort engagement est recommandé, comme le montre Jacques Lecomte dans une étude sur le lien entre engagement RSE et rentabilité.
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, une entreprise RSE est plus rentable que les autres sur le moyen-long terme, le temps que les effets de la RSE (y compris d’image) se fasse sentir.
Les entreprises socialement responsables sont plus profitables, mais cela prend du temps.

Photo by Belinda Fewings on Unsplash

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