Pour certains, la récente diffusion du très beau film de Yann Arthus-Bertrand, Home, a eu un effet bénéfique sur le résultat des Verts au récent suffrage des Européennes: c’est probable, mais là n’est pas la question…

Ce film, diffusé dans plus de 180 pays et sur 81 télévisions, montre que lorsqu’il y a la volonté, une vision claire, alors le pouvoir, l’argent, le talent artistique, les média peuvent s’associer pour une cause juste : la défense de l’environnement.

Yann Arthus Bertrand a raison : il faut alerter l’opinion mondiale, montrer des images fortes, mais aussi croire au sursaut des hommes, à la victoire des solidarités contre les égoïsmes, au partage, nous invitant à agir par une belle formule: il est trop tard pour être pessimiste.

Et l’exploit d’avoir réuni un tel budget, une telle association de compétences, une telle puissance de feu médiatique, montre que le projet de Home est bien l’illustration de cette solidarité humaine.

Le travail à accomplir est encore extrêmement important, mais on ne peut que se féliciter du chemin parcouru dans la prise de conscience collective de l’importance du développement durable.

L’urgence environnementale ne doit pas nous faire oublier les autres composantes du développement durable, tel qu’il a été défini par l’ONU: le financier et l’humain.

Je vous livre 2 anectodes pour illustrer ces dimensions :

  • A un déjeuner, un ami m’expliquait récemment que son entreprise, un grand groupe financier, avait décidé de fermer la filiale immobilière qu’il dirigeait, non pas pour des questions économiques, car plusieurs programmes immobiliers donnaient des perspectives encourageantes, mais pour donner un signe fort aux actionnaires et incidemment, faire remonter le cours de la Bourse…
  • Au cours d’une visite chez un grand industriel de l’aéronautique, un autre ami m’expliquait que ses concurrents américains, touchés par les baisses de commandes de ses clients, licenciaient plusieurs millliers de salariés.

Son groupe, décidé à protéger le plus possible ses collaborateurs, ne mettait en place que des mesures de chômage partiel dans ses usines, en attendant une conjoncture meilleure

Pour deux grandes sociétés pérennes , l’une met l’homme au service de la finance quand l’autre met la finance au service de l’homme.

N’est-ce pas aussi cela, croire au développement responsable ?