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L’émotion fait une incursion de plus en plus remarquée dans les entreprises : Laurence Saunder, directrice de l’IFAS (organisme de formation et de recherche expert du changement comportemental) nous explique l’intérêt pour l’entreprise de la prendre en considération.

Pourquoi s’intéresser aux émotions dans le monde de l’entreprise ?

Nous constatons tout d’abord des tendances contradictoires dans le monde du travail :
– D’une part, chercher à privilégier la collaboration entre les acteurs, développer de nouveaux modèles de contribution collaboratifs (Wikipédia, Blablacar,…), casser la hiérarchie pyramidale, chercher à motiver les salariés par l’envie plutôt que par la contrainte,…
– D’autre part, une tendance à renforcer les contrôles, à revenir sur la mesure de la performance individuelle, à soumettre l’humain à la performance financière (je licencie dès que la performance baisse…)
Baser une organisation sur le process et le contrôle montre ses limites : 70% des fusions sont mises en échec du fait des réactions des salariés.

Un manager désireux de créer un climat de confiance, de collaboration entre ses équipes, d’émulation collective, aura à cœur de créer les conditions de bien-être dans son entreprise.
A titre individuel, développer le bien-être, les émotions positives sont un puissant levier de performance :
– Ils augmentent la créativité
– Ils favorisent la coopération
– Ils permettent une vision plus globale des sujets.
Quand le manager est positif et encourageant, on constate une augmentation de la performance allant jusqu’à 30%.
Comment développer ce bien-être ?
– En s’entraînant à voir l’aspect positif ;
– En développant des relations de qualité
– En sachant féliciter, faire un feed-back, célébrer les victoires, petites et grandes.
Pourquoi féliciter ?
– Les compliments aident davantage à modifier les comportements que les critiques négatives
– Faire savoir à l’autre ce que l’on apprécie chez lui augmente la probabilité de voir celui-ci reproduire cette attitude et favorise l’appréciation de la critique.
Comment fonctionnent nos émotions ?
– On ne peut pas contrôler une émotion
– Elles fonctionnent souvent en mode : tout ou rien ;
– Nos émotions ne sont pas actualisées : elles viennent souvent de loin (de l’enfance, de l’éducation, d’expériences professionnelles,…)
Pour mieux accepter l’autre, il est vital de prendre conscience qu’il est normal, que l’autre ne pense pas comme moi.

figures émotions

Le capital émotionnel.

L’émotion, c’est notre énergie.
Point de départ : on a 50% de prédisposition biologique, le reste dépend de nous : on peut faire fructifier son capital émotionnel, cela demande des efforts.
Etre conscient que le cerveau est équipé pour donner une priorité aux émotions négatives (une sorte d’équipement face au danger).
Pour améliorer son capital émotionnel, sortir du comportement automatique, il y a 2 leviers :
– Identifier ses émotions
– Développer une attitude constructive et positive
Identifier ses émotions:
– Identifier les situations dans lesquelles on veut changer quelque chose
– Identifier ce que l’on ressent
– Identifier ce que l’on se dit
– Faire évoluer ce que l’on se dit en le questionnant.
Développer une attitude constructive et positive:
– Apprendre à voir le positif
o Ce que je fais de bien
o Ce que l’autre fait de bien
o Les moments agréables et positifs
– Donner des instructions « positives »
o Le cerveau ne sait pas traiter le négatif (donc, plutôt que de dire : « il n’y a pas de problème », dire : « on va trouver des solutions ».
– Valoriser les initiatives de chacun, même non abouties
– Etre concret, précis : quand vous félicite quelqu’un, précisez ce qui était bien fait
– Prendre en compte le besoin de l’autre, y être attentif autant qu’au sien.
Comment transformer des émotions négatives en positives ?
1) Accuser réception que l’on est de mauvaise humeur
2) Penser : quel est mon rôle : je fais ce que je peux avec mon environnement
3) Se poser les questions :
a. Pourquoi ça ne va pas ?
b. Jusqu’à quel point ça ne va pas ?

En conclusion, la gestion des émotions nous paraît un terrain familier, et pourtant, on voit la marge de manœuvre possible pour mieux gérer ses émotions dans l’entreprise et ainsi améliorer le bien-être général !

©Mark Daynes

 

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