Notre monde est en mutation permanente. Joël de Rosnay propose d’aborder sereinement et simplement sa complexité. Car enfin, si le cerveau est un réseau fluide qui se reconfigure en permanence au gré de ses relations avec son environnement interne et externe, pourquoi notre société ne fonctionnerait-elle pas ainsi ?

Déroulant habilement l’image du surf comme vision d’un monde délinéarisé, il remet en cause les schémas des anciens comme Pythagore, Copernic et autres Newton…
Pour lui, transposer les valeurs du surf dans la conduite de sa vie c’est profiter de l’instant, être à l’écoute de son environnement, de ses réseaux, évaluer en temps réel les résultats de son action, conserver son équilibre, rester en alerte, prendre du plaisir, faire preuve de solidarité.

Le constat qu’il dresse, nous le connaissons. Celui d’un monde qui vit dans une angoisse permanente, dans l’instantané, dans la fuite. Un monde dans lequel le mot le plus répété est ‘mort’, l’image la plus reprise est celle des cadavres et l’acte le plus valorisé médiatiquement reste la mort des autres…
Voilà pour le constat, toujours violent, toujours polémique.

Au-delà d’une description galvanisante du surf, d’un constat dur car réaliste, ce livre s’aborde également comme un manifeste pour une société plus solidaire, plus coopérative, plus humaine. Les solutions existent, elles sont en nous.

Et puisque l’anaphore est à la mode, Joël de Rosnay nous lance un grand « viva » :

  • Vive le « Et » qui partage contre le « ou » qui oppose.
  • Vive l’éco mobilité, la démocratie énergétique, la décentralisation du pouvoir, le management transversal, la critique constructive de l’autorité.
  • Vive la Génération Y. Génération têtes vides ? Peut être mais vides de ce qui encombrent celles de leurs ainés. Alors vive la coéducation, la transmission senior – juniors.
  • Vive les nouvelles industries, l’économie de la récupération, les réseaux auto organisés, les communautés citoyennes, les réseaux intelligents de transport d’énergie, l’innovation, les réseaux sociaux…
  • Vive la complexité de notre environnement. Admettons d’être dépassé et ne cherchons pas à simplifier tout à l’extrême.
  • Vive l’utopie. Nous pouvons en conscience tenter de faire de notre vie une œuvre d’art plutôt qu’une copie de la vie de quelqu’un d’autre.
  • Vive l’économie du don et du partage. Pour lui, donner et partager est un moyen puissant pour éviter l’angoisse de la mort.
  • Vive la prise de recul et la connaissance de soi pour comprendre ce qu’il appelle « le flux empathique ». L’empathie comme base essentielle pour coopérer. Coopérer comme ferment de la civilisation de demain.

Si le monde est à l’image de l’homme. Si l’entreprise est à l’image de ses forces vives. Alors nous sommes des graines de changement et nous avons du pouvoir en changeant notre regard, en consommant différemment, en rêvant un peu plus… Après tout, quel est le risque ?

Retrouvez le site du livre Surfer la Vie, ainsi que celui de l’Agence Triple C dont Eloi est le directeur

La difficulté majeure quand on souhaite parler des livres de Joël de Rosnay c’est de parvenir à synthétiser la densité des débats et des thèmes qu’il aborde… C’est pour cela que je vous propose de feuilleter une expérience inédite, celle du Live Reading à laquelle je me suis prêté. Voici un résumé en quelques phrases de ma lecture augmentée…

 

2 réponses sur « Surfer la vie »

merci Eloi pour ce texte sur le dernier livre du prolifique Joël de Rosnay, texte qui donne vraiment envie de lire « Surfer la vie ».
Maxime m’a montré le « live reading »: merci de nous faire partager cette nouvelle expérience et pour cette coopération : grâce à Florence et à toi, je ne me sens plus seul comme rédacteur !…
Christophe

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